L'Europe interdit désormais trois néonicotinoïdes accusés de tuer les abeilles. Une bonne nouvelle pour les apiculteurs du Puy-de-Dôme qui ont constaté en 2017-2018, un taux de mortalité des abeilles anormal.
Jérôme Chevarin inspecte son rucher situé à Champs, dans le Puy-de-Dôme. A l'intérieur des boites, les abeilles sont en plein travail. Elles peuvent déjà, en ce début mai, être près de 30.000 par ruche. Comme la majorité des 1.200 apiculteurs du Puy-de-Dôme il fait un constat amer. La saison 2017-2018 a été particulièrement mortelle pour les abeilles : près de 40% de perte contre moitié moins habituellement.
« Les pesticides n’arrangent rien à l’affaire, surtout ces neurotoxiques qui sont des insecticides qui agissent sur le système nerveux des insectes. Des insecticides qui finissent ainsi par rentrer dans la ruche », explique le Président du groupement de défense sanitaire apicole 63.
Trois néonicotinoïdes interdits dans les champs européens d'ici la fin de l'année : une petite victoire. Mais il peut y avoir des dérogations pour les employer. Sans compter que 4 autres restent sur le marché. Il y a aussi de nouveaux pesticides à la toxicité pour l'instant inconnue. Les apiculteurs veulent un changement des pratiques agricoles.
Les pesticides seraient la cause directe de 10% de la mortalité des abeilles. La mondialisation des parasites, des virus, la perte de biodiversité, et un climat plus sec en été, sont tout aussi dévastateurs.
« Les solutions à mettre en place, en remplacement, nécessitent une collaboration de tous les acteurs de la société, y compris une collaboration des politiques, des conseillers en agriculture, des apiculteurs, des enseignants. Tout le monde doit participer à cette évolution sociétale », insiste Gilles Grosmond, vétérinaire.
Il y a une dizaine d'années, on produisait en France, 20.000 tonnes de miel par an. Aujourd'hui moitié moins, à cause de la disparition des abeilles.