Avec l'annonce de l'annulation de 300 millions de dotations pour les collectivités locales, les élus sont très inquiets. Pour certaines communes rurales notamment, la situation risque d'être tendue.
La réforme de la taxe d'habitation inquiétait déjà les maires, comme à Champeix dans le Puy de Dôme où un projet d'éco-quartier reposait notamment sur cet impôt, inclus dans le budget prévisionnel.
Désormais, avec une coupe dans les dotations des communes, certains investissements qui devaient avoir lieu ne se feront peut-être pas. Un exemple concret pour Sébastien Gouttebel, maire de Murol qui voulait rénover deux habitations :
"Nous avons bien une subvention de l'État dans le cadre de la DETR [Dotation d'Équipement des Territoires Ruraux, NDLR] pour réhabiliter l'ancien appartement du receveur des postes et du trésorier-payeur qu'il y avait à Murol. Mais nous n'allons pas engager les travaux tout de suite."
Et de poursuivre : "On attend une subvention complémentaire de la région Auvergne-Rhône-Alpes. C'est un cas typique où on annule les crédits parce que l'on n'a pas engagé. Sauf que cette baisse de dotation, si l'on n'a pas cette subvention complémentaire de la région, je pense que l'on ne pourra pas financer la totalité des travaux."
Faudra-t-il rogner sur la voierie, la cantine de l'école ou les investissements sur les infrastructures touristiques? Les maires se posent beaucoup de questions mais ne voient pas vraiment comment ils vont pouvoir faire.
"Les communes rurales ont déjà deux fois moins que les communes urbaines : 64 euros par habitant au lieu de 128. On a perdu 10% de dotations en 5 ans. Un moment, on arrive au truc en trop et on va se poser des questions sur nos projets d'investissement futurs", explique ce maire.
Autre préoccupation pour les élus de tout bord, moins d'investissements égale moins d'activité pour les entreprises locales que ce soit pour les zones rurales ou urbaines.