C'est le troisième plus vaste PNR de France et pourtant l'un des moins peuplés. Grâce à l'arrivée de nouveaux résidents sur ce territoire rural, la perte de population est en net ralentissement. Mais un habitant sur cinq vit en dessous du seuil de pauvreté. Tour d'horizon des points positifs et négatifs qui ressortent de l'étude.
Le PNR Millevaches en Limousin, c'est 38 600 personnes réparties sur les trois départements de Haute-Vienne, Creuse et Corrèze. Depuis 2014, la population du PNR Millevaches en Limousin continue de baisser, mais de manière moins prononcée, selon l'Insee de Nouvelle-Aquitaine.
"Un outil d'attractivité"
Entre 1968 et 2014, le parc perdait chaque année 310 habitants. Depuis dix ans, la baisse n'est plus que de soixante-dix habitants par an. Le solde migratoire augmente avec l'installation de nouveaux habitants, le Parc se révèle même plus attractif que les autres communes rurales du Limousin.
Ce constat réjouit Philippe Brugère, le président du PNR et maire de Meymac qui a commandé cette étude : "nous avons la confirmation que le territoire est plutôt attractif, et comme les chiffres de l'Insee porte sur le recensement de 2020, ils ne tiennent pas compte de l'effet Covid qui a accentué, de manière positive, l'arrivée de nouveaux habitants".
Au cours de l'année 2019, le Parc a accueilli 2 200 nouveaux habitants pour 1650 départs, soit un excédent migratoire de 550 personnes. Pour Philippe Brugère, cela prouve que "le Parc est un outil d'attractivité et que la politique que nous menons pour la préservation du patrimoine culturel ou naturel est positive et se trouve confortée".
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Des nouveaux venus, mais pas assez de jeunes
La population du parc est cependant plus âgée que dans les communes rurales avoisinantes, avec 32% des habitants qui ont plus de 65 ans contre 28%. Le vieillissement de la population s'accentue, les moins de vingt ans ne représentent que 17% de la population.
Les nouveaux habitants viennent principalement de la Corrèze (530 arrivées en 2019), mais aussi d'Île-de-France (260 arrivées) et de la région voisine Auvergne-Rhône-Alpes (250 arrivées).
Ces nouveaux arrivants s'installent, en premier lieu, dans les villes portes du Parc, Meymac, Eymoutiers et Felletin. Pour le président du PNR, cela démontre "la nécessité de conforter les pôles de service que proposent ces communes".
Le parc attire une population plus diplômée : 48% des nouveaux habitants ont au moins le BAC contre 37% de ceux déjà présents.
Des emplois dans la santé, l'action sociale et l'agriculture
Le parc compte 14 200 habitants en emploi (36,8% de la population totale) dont les deux tiers travaillent sur place pour satisfaire les besoins locaux des résidents, principalement dans le secteur tertiaire (5 220 emplois).
Les activités de la santé et de l'action sociale représentent 3 200 emplois, notamment au sein du centre hospitalier de Monestier-Merlines. Philippe Brugère souligne que "ces métiers de l'aide à la personne sont indispensables avec une population qui vieillit" et regrette qu'ils soient "trop mal payés".
Avec 2 080 emplois, l'agriculture représente 17% de l'emploi total, principalement dans l'élevage bovin, mais ce chiffre a baissé de 8% entre 1999 et 2020.
La filière "bois et forêt" représente 8% des emplois du PNR (1040 emplois).
La part des chômeurs en 2020 est de 10%, légèrement plus élevée que dans les autres communes rurales du Limousin.
Mais en 2021, 18% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, soit moins de 1158 euros mensuels.
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Des équipements éloignés pour la population
La faible densité du territoire conduit à un éloignement plus important de la population aux équipements.
Le temps moyen d'accès à un service de proximité comme un médecin, une pharmacie ou une boulangerie est de huit minutes contre six dans les autres communes rurales du Limousin.
Ce délai est porté à dix-huit minutes pour un service de la gamme intermédiaire, les banques, vétérinaires ou sociétés d'ambulance, soit six minutes de plus que dans les autres communes.
Mais pour accéder à un service de la gamme supérieure, hypermarchés, urgences, médecins spécialistes, les habitants du Parc sont particulièrement touchés et ont besoin de vingt-cinq minutes.
Un tiers des logements sont des résidences secondaires
Le Parc compte 33 940 logements, mais 33% sont des résidences secondaires. Le nombre de logements est stable, mais l'habitat est plutôt ancien, puisque 34% des résidences principales ont été construites avant 1919.
Philippe Brugère souligne qu'il faut "encourager les communes à améliorer l'habitat ancien pour offrir des logements attirants".
83% des occupants d'une maison en sont propriétaires, et le mode de chauffage prédominant est le bois : 45% dans le PNR contre 35% dans les autres communes rurales du Limousin.