Dans le parc régional des volcans d'Auvergne se côtoient étroitement l'Homme et la nature. Cette cohabitation nécessite le respect de certaines règles, et il reste bien des progrès à faire : en témoigne le stress des brebis sur les estives auvergnates, troublées par des passants peu soucieux.
Comment concilier pastoralisme et tourisme ? Présents depuis des siècles sur la chaîne des Puys, les moutons sont de plus en plus dérangés par la fréquentation en hausse des lieux. Les bergers tirent la sonnette d'alarme et les éleveurs cherchent des solutions pour mieux faire cohabiter ces deux activités économiques.
Car lorsque l'orage s'annonce, les brebis descendent au pied du puy de Dôme pour se mettre à l'abri de l'eau, mais malheureusement pas des promeneurs. Joggeur, cycliste, et chiens dérangent en permanence le troupeau. Brebis qui avortent, agneaux prématurés, etc, sont les conséquences directes des incivilités constatées tous les jours par le berger.
"On indique, via des panneaux, en leur demandant, de faire le tour du troupeau, et alors que des gens qui courent, qui font du vélo, sont là pour entretenir leur forme physique, ils refusent de faire un détour de trente mètres et passent en plein milieu du troupeau, en explosant tout le troupeau, inévitablement", déplore Éric Martel, berger de l'estive d'Orcines.
De nouveaux panneaux ont été posés cet été pour informer le public. Si les touristes de passages sont plutôt compréhensifs, les locaux ont dû mal à changer leurs habitudes. Pourtant sans brebis, ils ne pourraient pas profiter du paysage. "Ici, si on veut continuer à profiter d'une vue dégagée, observer les volcans avec du recul, il faut que les moutons restent car sans eux ce serait recouvert de forêt, pointe Antony Porte, garde nature du parc des volcans d'Auvergne, et puis tout simplement ils sont nécessaires pour que les bergers continuent à vivre."
Les éleveurs cherchent des solutions. L'estive est indispensable pour nourrir les brebis l'été, mais les bergers ne veulent plus venir. Ils ont alerté le préfet et demandent que des amendes soit enfin mises pour préserver leurs troupeaux.