A Esteil, dans le Puy-de-Dôme, même s’il a plu cet automne, les agriculteurs subissent toujours les effets de la sécheresse. Les sols et les animaux, ainsi que les nappes phréatiques mettront des années à s’en remettre. Les trésoreries des exploitations ont été affectées.
A Esteil, dans le Puy-de-Dôme, les stigmates de la sécheresse de l’été sont encore là. Pour Eric Dumas, la sécheresse de l'été dernier n'est pas un lointain souvenir. Près de 6 mois plus tard, malgré les pluies de l'automne, cet éleveur subit tous les jours ses conséquences. Eric Dumas raconte : « Il y a un effet financier car il a fallu acheter énormément de fourrage, pour passer l’hiver. Aujourd’hui je ne suis pas sûr d’avoir assez de stock pour terminer l’hiver ».
Une nature qui a souffert
Il n'y a pas que la trésorerie de l'exploitation qui souffre. La nature aussi peine à récupérer, même si ça ne se voit pas au premier coup d'œil. Eric Dumas, éleveur, ajoute : « Même si le pays peut paraître un petit peu vert, on a perdu énormément de mottes, de pieds de bonne herbe dans les prairies. On va le ressentir sur plusieurs années, je pense ». Sur le court terme, les aides de l'Etat et de la Région vont aider certains à passer le cap. Mais après plusieurs sécheresses de suite, beaucoup d'exploitations sont désormais fragiles.Marion Vedel, élue à la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme, indique : « C’est quelque chose que l’on paie sur du long terme. Les animaux ont souffert, ainsi que la terre et les terrains. Nos comptes en banque ont beaucoup souffert. Cela peut être parfois difficile à comprendre. On va devoir payer pendant plusieurs années. Il y a des pertes économiques sur les exploitations. On a des agriculteurs qui vont arrêter en partie à cause de cela. En plus, la conjoncture agricole n’est pas favorable à compenser ces pertes liées au climat ». Car le remède à la sécheresse, ça n'est pas seulement la pluie. Marion Vedel, élue à la chambre d'agriculture du Puy-de-Dôme conclut : « Ce que l’on aimerait sur nos exploitations serait de pouvoir passer ces années difficiles en ayant des bonnes années. Sauf que les bonnes années en agriculture n’existent plus. Aujourd’hui, on n’arrive pas à vendre nos produits au juste prix. La vraie demande des agriculteurs est de pouvoir vivre de leur métier et de pouvoir avoir un peu de trésorerie pour passer ces années difficiles ». En 2020, la profession regardera donc les cours tout autant que le ciel.Nos comptes en banque ont beaucoup souffert