Explorez les majestueuses crêtes du Forez, entre Puy-de-Dôme et Loire, en profitant de panoramas à couper le souffle. C'est un équilibre harmonieux entre la nature et l’empreinte de l’homme lors de cette randonnée dépaysante.
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Les crêtes du Forez sont un bel endroit à découvrir. Fabien Geiler, accompagnateur en montagne et membre du bureau "A pas de lynx", détaille le parcours de la balade : « On va partir du col de la Loge, on va traverser la forêt ancienne. Ensuite, on va déboucher sur la Montagnette, qui sera notre premier aperçu des Hautes-Chaumes. On poursuivra avec une zone avec de belles tourbières et on ira toucher du bout du pied le début des Hautes-Chaumes, la perle du Forez ». La boucle fait entre 8 et 10 km.
Une forêt ancienne
La randonnée traverse une magnifique forêt. Le guide raconte : « Cette forêt est une grande richesse du Livradois-Forez. Une partie des forêts est dite forêt ancienne. Il y a des essences naturelles, avec du sapin et du hêtre. L’écosystème forestier est resté en place depuis au moins 500 à 600 ans, voire plus, avec une activité humaine. L’humain va prélever par-ci et par-là des arbres sans impacter l’écosystème global ». L’endroit est un vrai réservoir de biodiversité. Fabien Geiler souligne : « On y trouve deux types de chouettes de montagne : la chouette de Tengmalm et la chouette chevêchette. Elles sont très importantes pour les naturalistes, car elles sont très exigeantes pour le milieu. Dans ces montagnes, elles retrouvent ce qu’il y a dans le grand nord. Ces chouettes sont dites parapluies : si elles sont présentes, par effet parapluie, tout l’écosystème qui est dessous est de bonne qualité ».
La sphaigne, la richesse de la tourbière
La balade continue et les randonneurs sortent de la forêt : « On va monter d’un étage et le paysage va complètement s’ouvrir. On va se retrouver dans les landes des Hautes-Chaumes ». Le paysage change. Le guide souligne : « On arrive sur la tourbière de Sagne Bourrue, une des plus grandes qu’on ait. Il s’agit d’une zone humide. Le milieu est très spécifique. On n’a pas de mousse, mais de la sphaigne. Elle peut prendre entre 10 et 40 fois son poids en eau : c’est une méga éponge. Ici, il y avait un lac de 10 à 12 mètres de profondeur. À raison d’un millimètre par an, la sphaigne comble le tout et vient tout remplir. Cela date de la dernière ère glaciaire, il y a 13 000 ans environ ».
Une zone d'estive sur le plateau
En grimpant, on trouve de la gentiane : c’est la plante des Hautes-Chaumes. C’est une zone d’estive : « On est sur un haut plateau, où il y a de la lande et plus de forêt. Cela date de 1 000 ans, voire plus. Il y a des indices du haut Moyen-Age, voire de l’ère gallo-romaine. Il s’agit d’un équilibre entre des milieux naturels, avec des plantes d’altitude comme le fenouil et la gentiane, et une activité pastorale. Les troupeaux montent de l’Auvergne et de la Loire. C’est un grand débat ! ».
On découvre quelques sommets au loin dont Pierre sur Haute, avec les radars, à 1634 m d’altitude. C’est le point culminant du Forez. La balade est terminée : elle peut se faire en famille, elle ne présente pas trop de dénivelé.