Trois familles de réfugiés syriens sont arrivées dans la matinée du vendredi 24 novembre dans la commune de Saint-Georges-De-Mons, dans le Puy-de-Dôme. La petite ville accueille désormais 6 familles au total et espère ainsi les aider.
"J'ai oublié le nom de la ville, mais j'ai le papier", confie Menifa Souleimane, les yeux encore rougis par les adieux avec sa sœur. Vendredi 24 novembre, cette réfugiée syrienne a quitté le Liban pour s'installer en France, dans le Puy-de-Dôme.
Entourée de ses cinq enfants à Beyrouth, elle visualise mal le lieu où elle va atterrir. Elle sort de son sac à main une carte de la France, un point rouge au milieu de l'hexagone, sa future maison: Saint-Georges-De-Mons.
"Le plus important, je veux que les enfants aillent à l'école, ils vont nous donner une grande maison, deux pièces, je ne veux rien de plus, juste la stabilité et la sécurité", se réjouit la jeune maman de 33 ans.
Trois familles
Elle n'est pas seule à embarquer pour la France, ce sont trois familles qui sont arrivées dans la matinée du vendredi 24 novembre. "Les premiers réfugiés sont venus mardi dernier. On parle au total d'une quarantaine de personnes pour 6 familles. Il y a une grosse majorité de mineurs", explique Kevin Roland, directeur général des services de Saint-Georges-De-Mons.
Il précise que les réfugiés sont suivis par l'association Viltaïs, de leur pays d'origine jusqu'à leur arrivée en France, et aidés pour leur installation. "Les premiers jours sont consacrés à ouvrir leur droits et les aider dans leurs démarches. Les autres familles les accueillent aussi."
L'Association travaille avec les bailleurs sociaux. La mairie doit donner son accord pour que les réfugiés puissent s'installer. "L'être humain a autant de valeur quel que soit son lieu de naissance, c'est la base de notre décision, on prend notre part de solidarité", explique Camille Chanseaume, maire de la commune.
Réinstallation humanitaire
Leur venue se situe dans le cadre d'un programme de "réinstallation humanitaire", qui a été mis en place par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), pour aider les réfugiés syriens les plus vulnérables au Liban.
La France a déjà accueilli depuis 2011 quelque 16.500 réfugiés syriens, jetés sur la route de l'exil par la guerre meurtrière qui déchire leur pays.
D'origine kurde, cela fait cinq ans que Mme Souleimane est installée au Liban avec son mari repasseur et leurs cinq enfants. La famille vivait dans une petite pièce à Beyrouth.
"On attendait qu'ils nous précisent (le jour) du vol, on gardait le téléphone à la main. La vie à Beyrouth est très chère", déplore-t-elle.
Le Liban, pays de quatre millions d'habitants doté d'infrastructures bancales et miné par les difficultés économiques, accueille plus d'un million de réfugiés syriens.
Ces trois dernières années, plus de 80.000 réfugiés, en grande majorités des Syriens, ont pu quitter le pays pour se rendre en Australie, au Canada, mais aussi en France, selon l'OIM.
"Ce sont des familles qui pourront être scolarisées immédiatement, qui vont bénéficier de droits sociaux, et d'une assistance médicale", souligne l'ambassadeur de France au Liban Bruno Foucher, précisant qu'un logement attend aussi les voyageurs, qu'il est venu saluer à l'aéroport.
Déclenché en 2011 par la répression de manifestations pacifiques par le régime de Bachar al-Assad, le conflit en Syrie s'est complexifié au fil des ans avec l'implication de pays étrangers et de groupes djihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé.
Il a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.