En ces temps de sécheresse, tout un chacun peut jouer le rôle de sentinelle. Grâce à l'application DRYriVERS, vous pouvez signaler les cours d'eau asséchés près de chez vous.
Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Le Couzilloux, affluent de la Couze, dans le Puy-de-Dôme, elle-même affluent de la rivière Allier est plutôt à marée basse en ce moment. Comme vient le constater Victorin Vallier, technicien des milieux aquatiques à l'agglomération du Pays d'Issoire. Il s’empare de son smartphone et active l’application DRYrivERS. Le principe ? Cartographier et surveiller l’assèchement des rivières. Victorin Vallier présente cette nouvelle application participative : “Là, je déclare la donnée d’écoulement du cours d’eau. On est dans un secteur où il n'y a pratiquement plus d’écoulement. Le lit du cours d’eau est presque à sec sur une grande partie. Il reste quand même quelques secteurs, où il reste un petit peu d’eau, qui peuvent servir de refuge pour la faune”.
Une appli accessible à tous
Ici, il reste quelques mares avec des poissons, des insectes et crustacés à préserver. Le Couzilloux est dans un état intermédiaire. Ni à flot, ni à sec. C’est ce que va noter Victorin dans l’application. Il indique : “Tout un chacun - s’il croise un cours d’eau - peut nous déclarer le niveau d’écoulement via l’application et ainsi créer de la donnée”.
Lancée par la commission européenne, pilotée par l’INRAE à Lyon et destinée à l’Europe et l’Amérique du Sud, DRYrivERS a besoin de citoyens pour se développer afin d’espérer, à terme, améliorer notre environnement. Aurélien Grandpierre, technicien des milieux aquatiques explique l’intérêt de ce type d’application : “C’est voir ce que l’on peut faire sur le terrain concrètement pour améliorer les choses. Comme, par exemple, restaurer des milieux sur des zones où on sait qu’il y a des pressions accentuées ou faire de la sensibilisation auprès des usagers”.
Jean-Denis Mathias, membre de la commission environnement à l'agglomération du Pays d'Issoire, ajoute : “Evidemment, l’idéal est que de plus en plus de collectivités et de personnes se saisissent de cette application pour que l’on puisse avoir une vue globale des problématiques. Et ainsi, on pourrait avoir des politiques d’actions qui soient cohérentes à une échelle plus importante”.
Issoire est en ce moment l’un des rares contributeurs de données de l’application dans la région. Elle compte donc sur l’apport des petits ruisseaux citoyens pour faire la grande rivière de demain.