À 29 ans, William Brou est professeur d’histoire-géographie au collège Audembron de Thiers, dans le Puy-de-Dôme. Egalement YouTubeur à ses heures perdues, il utilise les jeux vidéo comme support pédagogique pour enseigner l’histoire à ses élèves.
« Bonjour à tous, je suis William Brou, je suis professeur d’histoire-géographie et j’analyse les jeux vidéo qui utilisent l’histoire ».
C’est ainsi que se présente ce jeune enseignant dans une vidéo publiée sur Youtube le 19 mai dernier.
Né à Clermont-Ferrand, William Brou est passionné d’histoire mais aussi de jeux vidéo, deux centres d’intérêts plus complémentaires que l’on pourrait penser.
En 2014, alors qu’il commence sa carrière de professeur, il décide d’aborder avec ses élèves la révolution française à travers la bande annonce du jeu Assassin’s Creed Unity.
« Nous avons décrypté cette bande-annonce pour essayer de dissocier les faits historiques exacts des éléments de fiction » explique l’enseignant.
Un enseignement différent qui séduit les collégiens
Devant l’intérêt croissant des élèves, William Brou décide de poursuivre son apprentissage peu conventionnel.
« Par exemple, j’ai donné un cours classique à mes collégiens sur la première guerre mondiale. Puis nous avons regardé des extraits du jeu Battlefield One et ils ont dû déceler les anachronismes ». Autre possibilité : faire jouer les élèves. Le professeur donne régulièrement des cours dans la salle informatique du collège Audembron.
Ce n’est pas parce qu’un jeu vidéo est marrant qu’il ne peut pas être pris au sérieux
L’objectif de cette méthode d’apprentissage : apprendre l’histoire, bien sûr, mais aussi développer son esprit critique. « Les jeux vidéo émettent un discours comme un film ou un livre. Mon rôle est d’aider les élèves à déconstruire ce discours, ces images et à réfléchir par eux-mêmes ».
Avec cet exercice, les élèves sont actifs et cherchent eux-mêmes des éléments de réponse.
En 2017, le Clermontois a décidé de créer sa chaîne Youtube « Histoire en Jeux » pour toucher un public plus large.
« Je traque les erreurs historiques, je débusque les anachronismes, je démêle ce qui relève de la fiction et ce qui relève de la vérité historique dans les jeux-vidéos. C’est du fact-checking, mais en mieux ! » annonce-t-il dans une pastille.
Un an après son ouverture, la chaîne Youtube comptabilise une trentaine de vidéos et plus d’un millier d’abonnés.