Réchauffement climatique : les glaciers de Suisse ont perdu 1 % de leur volume en 2021, malgré la neige et un été frais

La fraîcheur de cet été et la neige en altitude n'ont pas permis aux glaciers suisses de ralentir leur fonte, en 2021, selon une étude de l'Académie suisse des sciences naturelles publiée ce mardi 19 octobre. Les glaciers ont même perdu 1 % de leur volume en un an.

Les glaciers suisses ont perdu 1 % de leur volume en 2021, malgré une neige abondante et un été frais, à cause du changement climatique, a révélé mardi l'Académie suisse des sciences naturelles.

"Même si 2021 affiche la plus faible perte de glace depuis 2013, aucun ralentissement n'est en vue pour le recul des glaciers", ont noté les experts du réseau cryosphère, qui surveillent les glaciers.

400 millions de tonnes de glace perdues en un an

"Côté météo, les conditions étaient réunies en 2021 pour donner un peu de répit aux glaciers. Malheureusement, en période de changement climatique, même une 'bonne' année ne suffit pas pour les glaciers", ont-ils souligné.

La perte du volume "s'est poursuivie, quoique moins rapidement, malgré une neige abondante en hiver et un été relativement frais et changeant", ont-ils ajouté. Les abondantes neiges du mois de mai - sur le glacier glaronnais de Claridenfirn (2 890 m) où une profondeur de neige de près de 7 mètres a été mesurée, la valeur la plus élevée depuis le début des observations en 1914 - ont bien protégé les glaciers jusqu'au mois de juillet pluvieux.

Mais, "la fonte était considérable fin septembre et environ 400 millions de tonnes de glace ont été perdues dans toute la Suisse au cours des douze derniers mois, soit près de 1 % du volume restant de glace", selon le communiqué de presse de la Commission des experts. Par conséquent, les 22 glaciers observés en détail par le réseau des relevés glaciologiques suisse GLAMOS "documentent une perte de glace" et aucun gain n'a pu être déterminé pour aucun des glaciers.

Les Alpes touchées même à son sommet

Les Alpes suisses ne sont, évidemment, pas isolées par le phénomène. Le toit de l'Europe, le Mont-Blanc, est lui aussi touché par le réchauffement climatique malgré son altitude (4 807 m). À l’intérieur de son glacier, la température a pris deux degrés en 30 ans, un degré de plus que sur la surface de la terre, passant de -11° à -9°.

Le mont Blanc a même perdu 91 centimètres en quatre ans, selon une étude effectuée par des experts géomètres. Mais attention : "ces mesures auront une signification sur le long terme", nous précisait Luc Moreau, glaciologue : "Le mont Blanc, c’est le toit de l’Europe, le sommet le plus haut, il se situe à plus de 4 000 mètres donc de toute façon à ces hauteurs-là, il n’y a pour l’instant pas de fonte des glaces et heureusement. (...) Ce qui se passe au mont Blanc c’est minime par rapport à ce qui se passe à la Mer de glace. Elle se situe beaucoup plus bas dans le massif du Mont-Blanc à 2 100 mètres d’altitude, et elle a perdu elle un kilomètre de longueur sur les trente dernières années."

 

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