Il faut bien avouer que la SNCF nous avait prévenus : en raison d’un mouvement social, "le trafic sur certaines lignes est fortement perturbé". Qu’à cela ne tienne, de toutes façons, je n’avais pas le choix. Après 2 jours à Lyon, il fallait bien rentrer à Clermont-Ferrand.

Petit coup d’œil sur le site de la SNCF : mon train de 18h40 est annulé, le dernier train en partance pour la capitale auvergnate part donc à… 17h40. C’est tôt, mais c’est ainsi : si je veux éviter une nouvelle nuit à l’hôtel pour prendre le premier train "potentiel" pour Clermont-Ferrand le jeudi matin (car je travaille jeudi matin, eh oui !, et rien ne m’assure que le premier train partira bien), mieux vaut ne pas rater celui-là.

Le problème, c’est que je ne suis pas la seule à avoir eu cette bonne idée. Je m’en rends compte au moment où le tableau d’affichage indique enfin le numéro de la voie. Branle-bas de combat : une première course s’organise, valise à roulettes en avant, petite foulée et montée dynamique de l’escalier qui mène au quai. Il n’est pas question de rater ce train de la dernière chance, et tout le monde se rend vite compte que le premier sur le quai aura une chance bien plus importante que les autres de faire le voyage assis. Un petit bonus non négligeable quand on sait que pour relier Lyon à Clermont, il faut quand-même environ 2h20. Et c’est un minimum.

Il n’est pas question de rater ce train de la dernière chance, et tout le monde se rend vite compte que le premier sur le quai aura une chance bien plus importante que les autres de faire le voyage assis.


Seulement voilà, personne n’avait prévu ce qui arriva. A 17h40, le train arrive, pile à l’heure. Jusque-là, tout va bien. Sauf que… il ne comporte qu’une seule rame, contre les deux habituelles. Imaginez donc ce train arriver en gare, amputé de la moitié de sa longueur et donc de sa capacité d’accueil, alors que les passagers sont évidemment deux fois plus nombreux que d’habitude ! Deuxième mouvement de foule sur le quai : tout le monde se rapproche, plus ou moins rapidement, des quatre portes qui s’ouvrent. La question n’est plus de savoir s’il y aura des places assises. La question est de savoir si tout le monde va rentrer, tout court.

Alors, on attend, on pousse, on explique gentiment aux gens déjà installés qu’il serait généreux de leur part de poser leurs valises aux endroits prévus à cet effet. Car une valise ou un sac dans le couloir, c’est une personne de plus qui restera sur le quai de la gare. Doucement, mais sûrement, la rame se remplit comme une boîte de sardines, ou un métro parisien aux heures de pointe, et tout le monde s’apprête à passer un voyage des plus "délicieux". Sauf que non. Au bout de 10 minutes à attendre dans la chaleur, voire la moiteur, qui commence à monter, un message nous annonce que le train ne partira pas dans ces conditions. Une deuxième rame va être amenée en gare pour permettre à tout le monde de regagner ses pénates convenablement. Retard prévu : une heure.

Au moment où le train est finalement parti de la gare de Lyon-Part-Dieu, nous aurions dû arriver en gare de Clermont-Ferrand.


Certains s’énervent, d’autres sont soulagés. Une heure de retard, peut-être, mais il semblait effectivement inenvisageable que le train s’ébranle dans ces conditions. La plupart des gens debout n’hésitent pas à ressortir, ceux qui avaient réussi à s’asseoir protègent leur place jusqu’au bout. Pendant ce temps-là, des agents SNCF arrivent rapidement sur le quai pour amener des bouteilles d’eau aux voyageurs "en attente", et des petites boîtes "assistance encas SNCF". Pour ceux qui ne connaissent pas, cela correspond plus ou moins à un goûter : jus de fruit, compote (bio) et biscuit ou barre de céréales, pour tenir jusqu’au départ du train. Et ça aurait dû nous mettre sur la voie…

Car ce n’est pas une heure qu’il a fallu pour amener cette nouvelle rame, mais 2h20. Pour faire simple, au moment où le train est finalement parti de la gare de Lyon-Part-Dieu, nous aurions dû arriver en gare de Clermont-Ferrand.

Bilan de ce petit voyage : tout dépendait de l’humeur du jour. Pour les voyageurs fatigués, il était forcément très négatif. Plus de 2h30 de retard à l’arrivée parce que la SNCF n’a pas songé qu’il y aurait peut-être plus de voyageurs que la normale dans un train qui était censé en réunir deux, et qui ne faisait finalement que la moitié de sa capacité habituelle, c’est dur à avaler.

Pour ceux qui voulaient rester positifs : la bonne nouvelle, c’était de rentrer quoi qu’il arrive chez soi, et qui plus est en étant finalement confortablement (autant que faire se peut dans ce TER, bien sûr) installé. Ce voyage était aussi l’occasion de découvrir l’encas SNCF, que je n’avais jamais eu la "chance" de tester. Enfin, j’ai appris ce jour-là que pour les passagers qui devaient prendre des correspondances qui, bien sûr, n’existaient plus aux heures auxquelles nous arrivions dans chacune des gares où le train marquait l’arrêt, des taxis avaient été réservés par la SNCF pour amener chacun à bon port, ou plutôt à bonne gare.

Bref, j’ai pris le train un jour de grève.
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