C’est le printemps ! Les températures remontent et, avec la douceur, les pollens sont de retour. En Auvergne-Rhône-Alpes, classée région à risque allergique moyen ce 24 mars, ce sont surtout les bouleaux qui commencent à chatouiller le nez des personnes sensibles. Et la gêne risque de durer : avec le réchauffement climatique, les pollens flottent dans l’air en plus grande quantité et sur une plus longue période. L’émission de France 3 Auvergne-Rhône-Alpes L’info en + en profite pour tout vous dire sur les allergies et les solutions pour s’en prémunir.

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C’est l’institution de référence en matière de surveillance des pollens dans l’air. L’association RNSA, autrement dit le Réseau national de surveillance aérobiologique, a son siège à Brussieu dans les Monts du Lyonnais (Rhône). C’est elle qui réceptionne les résultats des analyses polliniques recueillies sur tout le territoire français à partir grâce à 80 capteurs. C’est elle, aussi, qui administre le site pollens.fr, ses bulletins de risque allergique et ses cartes de vigilance en temps réel. Grâce à elle, les personnes allergiques disposent d’une sorte de météo des pollens et savent à quel moment ont lieu les pics de concentration, donc quand il leur faudra prendre un traitement ou éviter les sorties en plein air.

Des chatons de bouleaux gorgés de pollen

Et, en ce 24 mars 2023, sur le plateau de L’info en +, Samuel Monnier, ingénieur au RNSA prévient : après les cyprès et les aulnes ces dernières semaines, ce sont les bouleaux qui sont en train d’attaquer. Il suffit d’observer autour de soi ces arbres à l’écorce blanche pour se rendre compte que les chatons pendent sous le poids des grains de pollens, qu’ils commencent à libérer dans l’air.

C’est la pollinisation : tous les végétaux, qui ne peuvent pas compter sur les abeilles, s’en remettent au vent pour transporter le pollen de leurs fleurs mâles. Pour avoir une chance de féconder une fleur femelle, ils libèrent une énorme quantité de grains, de l’ordre de plusieurs millions par jour, chacun de ces grains voyageant sur plusieurs centaines de kilomètres.

C’est lors de ce voyage qu’ils atterrissent dans notre nez, notre gorge ou nos poumons. Pour 25% des Français, cela peut se transformer en cauchemar :  nez bouché, éternuements, démangeaisons, rhinites ou conjonctivites, toux. Cela peut provoquer fatigue, migraines et difficulté de concentration. Et se transformer en asthme.

Les bons gestes

Côté solutions, il y a d’abord les bons gestes à mettre en œuvre pour se protéger lors des pics de concentration. Rester chez soi, ouvrir ses fenêtres avant le lever du soleil et après son coucher, ne pas s’exposer aux substances irritantes comme le tabac ou les produits d’entretien et rincer ses cheveux le soir. À l’extérieur, vous éviterez de faire sécher votre linge, d’ouvrir les vitres de votre voiture ou de faire du sport ; le masque et les lunettes peuvent aussi être salutaires. Dans son jardin, on favorisera la plantation d’arbres et de plantes peu allergisants, on jardinera en début de journée et on arrosera le soir pour plaquer les pollens au sol,

N’hésitez pas à consulter un médecin. Votre généraliste ou votre pédiatre (car les allergies touchent de plus en plus les enfants) vont pouvoir poser un diagnostic. En cas de toux chronique, de rhino-pharyngites à répétition ou d’eczéma résistant aux traitements, ils pourront effectuer une prise de sang et vous recommander d’aller voir un allergologue. Ce dernier pourra confirmer le diagnostic, vous donner un traitement et faire des tests cutanés pour préciser à quels pollens vous êtes allergiques.

L'impact du réchauffement climatique

Dorian Cherioux, le vice-président de l’association Asthme et allergies, témoigne dans l’émission L’info en +. Lui a commencé à avoir des symptômes à 12-13 ans, mais il ne s’est pas inquiété, jusqu’à une crise d’asthme sévère à l’âge de 20 ans. Aux urgences, on lui a appris qu’il était asthmatique et allergique. Les tests ont établi que c’étaient les pollens de graminées qu’il ne supportait pas. Ceux-ci sévissent en mai, juin et juillet, mais Dorian constate que les symptômes se déclenchent de plus en plus tôt dans l’année. Il prend donc des antihistaminiques dès le mois de février.

Car le réchauffement climatique n’arrange pas les choses. Un rapport publié le 21 mars dernier, pour la journée française de l’allergie, confirme que la quantité de pollens mesurée en 2022 est la plus importante de ces 15 dernières années. La pollinisation s’étend sur une plus longue période de l’année : dès février, les premières allergies ont été causées par les cyprès sur le pourtour méditerranéen, les aulnes et les noisetiers sur le reste de la France. Aux mois de mars et avril, ce sont les arbres printaniers, comme les bouleaux, les frênes, les chênes et les platanes, qui ont provoqué un pic de symptômes. Et, en août et septembre, c’est l’ambroisie qui a pris le relais. La région Auvergne-Rhône-Alpes (surtout le sillon rhodanien et le nord de l’Auvergne) est la région la plus touchée par cette plante invasive : le risque allergique y est élevé (RAEP supérieur à 3) plus de 20 jours par an.

Autre facteur de développement des allergies : la pollution atmosphérique. Elle agit à la fois sur les pollens, en modifiant leur structure et leur pouvoir allergisant, et sur nos muqueuses respiratoires, en les rendant plus sensibles.

Bref, le seul traitement de long terme contre les allergies est sûrement à chercher du côté de l’écologie...

"Allergies et pollens : y'a plus de saisons", au cœur de "L'info en plus" du vendredi 24 mars à 18h30 sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. Sandra Méallier reçoit Samuel Monnier, ingénieur au Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) et Dorian Cherioux, vice-président de l'association Asthme et allergies.

À voir ce vendredi 24 mars 2023, à 18h30 sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, et disponible en replay :

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