La technique a déjà fait ses preuves pour la conservation du vin. Mais peut-elle le bonifier ? C'est tout l'enjeu de cette expérience menée par des vignerons du Beaujolais. Trois fûts de Brouilly ont passé 18 mois sous terre. Ce lundi matin, ils ont été ramenés à la surface. L'heure du verdict.
Au Belvédère du Mont Brouilly, une centaine de personnes assistent à la manoeuvre. Là, au coeur du Beaujolais et de son territoire granitique, des hommes creusent la terre. Jusqu'à 2m60 de profondeur. Là où ont été ensevelis depuis dix-huit mois, trois fûts en chêne, contenant du Brouilly, millésime 2015.
Ils ont passé un an et demi sous terre. Des fûts de Brouilly, ce cru de Beaujolais, avaient été enfouis à plus de 2m de profondeur. Histoire de le bonifier. Expérience concluante ? Voici la réponse.
Interviennent dans ce reportage : 1-Christian Martray, chef sommelier 2-Michel Aubry, viticulteur 3-Hervé Longefay, caviste 4-Franck Tavian, président Espace des Brouilly
Pourquoi faire dormir sous terre, l'équivalent de 900 bouteilles de ce cru du Beaujolais ?
L'expérience a déjà été menée ailleurs. Cette technique ancestrale d'enfouissement permet d'assurer la conservation du vin. Mais pour l'Espace Brouilly qui regroupe une cinquantaine de vignerons, il s'agit de savoir si la technique aide aussi le vin à se bonifier.
Ce lundi 16 octobre, lorsque la terre a été suffisament dégagée pour laisser apparaître les trois fûts, le bois s'est révélé veilli. Avec l'humidité de la terre, il a tout du moins travaillé pendant une année et demie. Les fûts ont été ensevelis le 10 avril 2015, au pied du belvédère du Mont Brouilly. Enfouis 2m60 sous terre.
Pourquoi à cette profondeur ?
Tout simplement parce qu'à ce niveau, il n'y a plus d'oxygène, et par la même occasion, pas d'oxydation du vin possible.