À quelques heures du coup d’envoi de la cuvée 2024 du Beaujolais nouveau, les rumeurs vont bon train concernant le goût qu’aura le vin cette année. Nombreux amateurs se sont réunis à Beaujeu dans le Rhône ce mercredi 20 novembre pour le déguster dès minuit.
Le troisième jeudi du mois de novembre rime avec Beaujolais nouveau à Beaujeu, dans le Rhône. Depuis 35 ans, c’est la tradition des Sarmentelles dans cette petite commune capitale historique de ce vignoble. Le millésime sera révélé dès minuit ce jeudi 21 novembre. À quelques heures de son ouverture, de nombreux amateurs sont déjà réunis dans les rues, impatients de goûter à ce cru 2024.
Comme le veut le rituel, la soirée entière est consacrée à la mise en perce du gigantesque tonneau exposé sur la place principale de Beaujeu, à minuit pile.
En attendant que sonne l'heure tant attendue, les visiteurs peuvent déguster d’autres vins et spécialités régionales en déambulant le long des stands de vignerons du coin, dans une joyeuse ambiance et en musique. Car l'ouverture du Beaujolais nouveau est avant tout une grande fête populaire. "C’est la première fois que je viens, pourtant j’habite à 10 km. C’est un vin extraordinaire. Avant, on le dégustait à la maison et là on s’est décidé à venir car c’est festif ! La soirée va être longue et le réveil sera dur" plaisante Sophie, venue avec son mari.
Un peu plus loin, Laurent et Lionel, affublés de bérets, viennent à l'évènement depuis plus de 15 ans. "Les premières années, on rentrait en bus, après on dormait dans la voiture et là on a réservé un gîte sur place six mois à l’avance" raconte Lionel. "On est devenus plus sérieux. Mais cette ambiance, on l'attend tous les ans. Mais le vin, chaque année on trouve que ça a le goût de banane !" ajoute Laurent.
Les curieux, de tout âge, sont venus des alentours, mais aussi de l'étranger pour l'occasion. Des Polonais sont par exemple arrivés en car spécialement. Car le Beaujolais nouveau est aussi très populaire hors des frontières de l'hexagone. 45% de la production est ainsi destinée à l’export, notamment au Japon où une bouteille sur deux est vendue.
14 millions de bouteilles
Pourtant, le Beaujolais nouveau est réputé pour ne pas être un bon vin. Un goût particulier qui s'explique par le fait qu'il soit consommé quelques semaines seulement après la récolte des grappes. Il s’agit donc du tout premier vin après la fin des vendanges.
Mais ces dernières années, le Beaujolais nouveau se caractérise par une montée en gammes. Pour séduire, des vignerons se lancent désormais dans des offres plus ciblées, comme le "sans sulfite" ou le rosé primeur, plus recherché par les jeunes que le rouge.
14 millions de bouteilles devraient être produites cette année selon Inter Beaujolais. Une baisse de la production par rapport à l’année passée due à la météo particulièrement pluvieuse à laquelle ont dû faire face les viticulteurs.