Beaujolais nouveau : "bien qu'il ne soit pas exceptionnel, il nous rassemble", paroles d'étudiants passionnés de vin

Si le passage du temps bonifie souvent les bouteilles, chez les œnologues amateurs, la passion du vin peut arriver jeune. À Lyon, les étudiants créent même des clubs d'œnologie, pour se rassembler entre amateurs. Alors, ce mercredi 15 novembre, à minuit, quand les tonneaux de beaujolais nouveau seront percés, seront-ils au rendez-vous ?

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Oubliez le cliché des étudiants qui ne jurent que par la bière ou les shooters, les jeunes qui aiment le vin ça existe ! Dans les écoles et les universités de Lyon, il existe même des clubs d'œnologues amateurs qui cultivent l'art de savoir, certes, lever le coude, mais aussi cultiver le palais.

Passionnés de vin à vingt ans

À l'université Lyon 3, des jeunes passionnés ont créé il y a un an l'association OEST, comprenez Œnologie, Spiritueux et Traditions. Tout un programme. "Plutôt que des soirées en boite de nuit ou dans des bars, on propose des dégustations, présente Gabin Debackère, le vice-président. Il s'agit de montrer que le bon vin est accessible à tout le monde. J'ai plein d'amis qui n'aimaient que le vin blanc et à force de goûter, ils s'aperçoivent que leur palais s'habitue au vin rouge, qu'ils deviennent capables de discerner les cépages."

"Chaque millésime est différent, tous les ans, vous pouvez être surpris, positivement ou négativement, c'est ça qui est passionnant dans le vin, alors il faut être curieux."

Gabin Debackère, étudiant

À 20 ans, cet étudiant en droit, qui a déjà travaillé dans une cave, partage avec passion son goût du vin. Alors est-il de ceux qui attendent avec impatience que sonne minuit, ce mercredi 15 novembre, pour goûter le millésime 2023 du beaujolais nouveau ? "Non, je suis originaire du Var, alors je n'ai pas été habitué à fêter le beaujolais nouveau, s'excuse le jeune homme. Mais je sais que c'est une tradition bien ancrée à Lyon."

"Un rendez-vous important"

Un rendez-vous incontournable pour les gens du cru comme Quentin Claisse, également membre d'OEST et qui a grandi dans le Beaujolais. "Je ne viens pas d'une famille de viticulteurs, mais au collège tous mes copains avaient des parents dans la vigne", se rappelle l'étudiant qui attend avec impatience minuit pour déboucher la première bouteille du beaujolais nouveau. 

"J'aimerais l'avoir déjà goûté, mais là, je suis au travail, sourit l'étudiant en licence à l'IAE, l'école de management. Je vais le déguster à minuit chez un ami, dont le père est vigneron à Saint-Julien." 

"Le beaujolais nouveau, c'est un rendez-vous important ! Bien qu'il ne soit pas exceptionnel, ça nous rassemble, dans un moment convivial."

Quentin Claisse, étudiant

Pour Clément Vignon, la découverte du vin est plus récente. Elle est liée à son arrivée il y a quelques années à Lyon et à l'association d'œnologie Sup'de Coteaux, dans son école de commerce. "Elle organise la Nuit du beaujolais, une soirée dans un château à l'occasion du beaujolais nouveau. Grâce à l'association, j'ai développé mon palais et découvert les vins." 

Cette année, pas de beaujolais nouveau pour le jeune homme, parti en Argentine pour terminer son master. "Ça me peine plus de louper la soirée avec les amis, que de louper le beaujolais nouveau", reconnaît-il en riant. Pourquoi, le goût n'est pas au rendez-vous ? "Je ne vais pas me mouiller. En France, il y a une palette incroyable, le beaujolais nouveau, c'est un vin de copains, qui peut aussi se retrouver sur une table", affirme diplomate l'étudiant.

La carte des vins

Mais alors, si le beaujolais nouveau n'est finalement pas si bon, quelle bouteille choisir dans le Beaujolais et son vignoble de 22 000 hectares ? "Ce n'est pas une question évidente, il y a plein de trucs incroyables, hésite Quentin. Allez, je vais parler du vin du père de mon ami, Xavier Bénier, j'ai des bouteilles plein la cave, je peux le faire goûter !" 

Du côté de Gabin, le Varois, le choix demande aussi un temps de réflexion." Dans l'ensemble, le beaujolais n'est pas un cépage qui me plaît, je préfère les vins plus corsés, mais j'ai bien aimé le Morgon de Marcel Lapierre." 

Depuis l'Argentine, Clément a aussi sa petite recommandation : " le domaine de Thivolle, un viticulteur qui met du cœur à l'ouvrage."

Pour le beaujolais nouveau, il sera possible d'acheter sa bouteille à partir du jeudi 16 novembre.

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