Amoureux de la région, Bernard Pivot avait une cuvée de vin Beaujolais à son nom. Alors que l’homme de lettres est décédé le 6 mai, c'est dans son village de Quincié-en-Beaujolais que l'homme de lettres sera enterré. Les cavistes de Quincié espèrent ensuite pouvoir poursuivre la cuvée en son hommage.
"Ici, c’est la salle où l’on dégustait avec Bernard. On aurait dû s’y retrouver dans les prochaines semaines" raconte Michel Dubost, coopérateur et ex-président de la cave Agamy. C’est dans cette coopérative locale de la ville de Quincié-en Beaujolais, où il a grandi, que Bernard Pivot possédait une cuvée à son nom.
Un Beaujolais-village soigneusement conçu en 2009 par cet amoureux du terroir, avec l’équipe de la cave Agamy, des œnologues, mais aussi des amis. L’écrivain, décédé le 6 mai, ne pourra pas mettre au point sa prochaine cuvée comme c’était la tradition depuis de nombreuses années.
"Pour Bernard, chaque cuvée avait un mot particulier"
"C’était un enfant du village. Quand il venait, on discutait, on parlait beaucoup vin forcément. Il avait tout le temps un petit mot sur le vin, sur la vie. On se régalait de l’entendre" se remémore avec émotion Michel Dubost."Un amoureux du Beaujolais, avec une culture du vin énorme" poursuit Jean-Luc Chagny, le Maître de chai de la cave de Quincié. Ce mardi 7 mai, les deux cavistes exposent les bouteilles de la dernière cuvée Bernard Pivot, sur l’étiquette desquelles peut-on notamment lire les mots de l'écrivain : "c'est à Quincié que j'ai été initié au plaisir de déguster du bon vin".
"Pour Bernard, chaque cuvée avait un mot particulier. Par exemple gouleyant, gourmand, fruité...Il aimait les vins comme ça, à son image" poursuit le caviste. Le Beaujolais, un vin pourtant souvent raillé, voir snobé. Bernard Pivot aura contribué à le faire connaître au niveau national et à en défendre les couleurs. Il avait d’ailleurs créé un comité de défense du Beaujolais en 2009.
Les cavistes espèrent poursuivre la cuvée en hommage
La cuvée Bernard Pivot, c’est un tirage annuel de 15 000 bouteilles, à l’échelle locale, selon sa volonté. Il n’en reste que 5 000 actuellement, car la cuvée attire la clientèle.
Pour Bernard Pivot, le vin avait le goût de l’enfance. Le journaliste a grandi aux côtés d’un frère viticulteur. Il avait ensuite lui-même acheté un hectare de vignes en appellation Beaujolais-village.
L’homme avait ses habitudes au sein de la cave de Quincié, autant comme client que comme producteur. "Il venait au magasin en short, il faisait presque vigneron" s’en amuse Jean-Luc Chagny.
"La volonté de la cave c’est de continuer la sélection sans Bernard mais pour sa mémoire" affirme Michel Dubost. La cave de Quincié espère mettre en bouteille une cuvée Bernard Pivot 2023. Pour continuer de rendre hommage à celui qui fut l’ambassadeur du Beaujolais.