Le documentaire "Ripostes féministes" a été diffusé à Cannes. Il traite des "colleuses", ces féministes qui luttent contre les violences sexistes et dénoncent les féminicides. Le film a notamment suivi des militantes de Lyon et de Montbrison en pleine action.
"On ne tue jamais par amour", "Les roses n'effacent pas les bleus", "On ne naît pas femme...on en meurt". Des messages qui sonnent comme des slogans, affichés sur les murs.
Ces phrases sont l'œuvre des colleuses, ces militantes féministes qui souhaitent dénoncer les féminicides. Un documentaire présenté à Cannes met en lumière leur travail accompli dans l'ombre.
Des convictions déployées haut et fort
Fourreaux noirs et poings levés, elles ont gravi les mythiques marches du festival de Cannes sans lâcher leurs convictions. Du haut jusqu'en bas du tapis rouge, les colleuses tiennent une banderole sur laquelle figurent des prénoms, tous féminins.
Alexia Charollois est de Montbrison, Léa Biason est de Lyon, avec une quinzaine d'autres féministes, elles sont les héroïnes d’un documentaire consacré au mouvement des colleuses.
La nuit, dans les rues, avec des feuilles blanches et de la peinture noire, les colleuses dénoncent les violences sexistes et les féminicides. Pour Léa et Alexia, il n'était pas envisageable de venir sur la Croisette sans penser à toutes les femmes qui sont mortes sous les coups de leur compagnon.
«Ce n’était pas possible de monter les marches, juste pour "monter les marches", faire des photos, faire des sourires, explique Alexia. On n'est pas là pour ça, on n'est pas actrice, poursuit-elle. Là, on a vraiment porté le message que l’on voulait passer."
« C’est un moment un peu dur, détaille Léa, c’est-à-dire qu’on est en train de mélanger quelque chose d'incroyable -être sur les marches du festival de Cannes- tout en dénonçant les féminicides. C’est un mélange de beaucoup de joie et de beaucoup de colère et de tristesse ».
On voulait rencontrer la jeune génération féministe.
Simon Depardon, réalisateur de Ripostes féministes
Les réalisateurs du documentaire ont tourné dans 10 villes et n'ont pas choisi Lyon et Montbrison par hasard. « Dans les grandes villes, on peut avoir des grands collectifs qui agissent de manière simultanée un peu partout dans la ville, précise la réalisatrice Marie Perennès, dans les plus petites villes l'anonymat est plus compliqué. On s’adresse à des personnes qui justement vivent ces violences avec moins d’accès à des gens pour les aider. »
Simon Depardon, co-réalisateur, s'exprime à son tour, «On voulait vraiment montrer la France, c’était un peu notre prétexte, on voulait rencontrer la jeune génération féministe. Au-delà du collage, on voulait garder une trace de la parole féministe en France dans les régions.»
Ripostes féministes sortira au cinéma début novembre.