L'aquaponie permet de produire son engrais via les poissons et de filtrer l'eau via les plantes. Un cercle vertueux sobre en énergie et en encombrement, mais avec un bon rendement. Bruno et Christel, installés en banlieue lyonnaise, ont passé le pas.
Bruno et Christel Floris ont combiné la culture de légumes et l'élevage de truites arc-en-ciel au fond de leur jardin de Décines Charpieu près de Lyon.
Le bassin contenant une cinquantaine de poissons est relié à celui qui accueille les légumes : les déjections des truites servent d'engrais aux plantes qui purifient l'eau des poissons. C'est le principe du cycle de l'aquaponie. En bonus, les plantes envoient des messages déstressants aux poissons.
Simple et durable
Les jeunes retraités ont été séduits par la simplicité du système. Ils avaient fait des recherches, mais n'avaient pas trouvé de solution viable auparavant. "Avoir des truites chez nous, on n'imaginait pas que ça puisse fonctionner comme ça, assez simplement" explique Bruno. "On a investi pour se faire plaisir et pour manger le plus sain possible". Christel valide. Elle est très enthousiaste et s'apprête à tester toutes sortes de cultures avec la volonté de sortir du cycle de consommation traditionnel pour "gagner en autonomie et réduire les coûts".
Dans la cuve à plantes, des billes d'argile accueillent de l'engrais naturel, du thé de compost (chargé en bactérie et micro-éléments), et des lombrics. Un terreau idéal pour des légumes de saison. L'été : tomates et courgettes. L'hiver, plutôt persil et salade. Il vaut mieux éviter les légumes à bulbes.
Le cresson de fontaine qui nécessite une eau très pure, s'adapte parfaitement à l'aquaponie et a de bons rendements. "Quand le plan grandit, il crée d'autres racines, ce qui permet d'avoir une plante très durable. En plus, on en trouve très peu dans le commerce" explique Timothée Saurel, l'installateur et créateur de cet équipement.
Une installation sobre
Cela fait 10 ans que Timothée Saurel, fondateur de T'air-eau, peaufine cette technique. Il a commencé chez lui et a mis au point l'équipement très peu énergivore. La consommation est de 27 W/h. Les cuves sont installées de niveau. C'est l'air qui déplace l'eau.
Aujourd'hui, il promet 50 truites et 40 kilos de légumes dans 2 mètres carrés. Un écosystème qu'il faut toutefois réapprovisionner. "À la fin du cycle (1 ou 2 ans) selon la consommation de poissons, il faudra remettre les truites" précise-t-il sachant qu'un alevin coûte 1 euro pièce.
Pour l'installation d'un kit complet, comptez 4 100 euros, un prix qui n'empêche pas ce jeune entrepreneur d'avoir des chantiers jusqu'à fin avril en France, mais aussi en Belgique et en Suisse. Les frais sont estimés à environ 130 euros par an. C'est le propriétaire qui assure la maintenance en nettoyant notamment les billes d'argile une fois par an. La limite est que l'appareil ne doit pas arrêter de fonctionner.