En octobre dernier, le Conseil d'Etat a invalidé les élections municipales de Givors. Les habitants sont à nouveau appelés aux urnes demain pour le premier tour. L'ambiance est tendue à quelques heures de ce nouveau scrutin.
Fin octobre, le Conseil d'Etat invalidait les élections municipales de 2020 à Givors. La plus haute juridiction française pointait alors une entrave au libre exercice électoral :
« Il résulte de l'instruction que le jour du scrutin des partisans de la liste conduite par M. Boudjellaba se sont rassemblés à l'entrée et aux abords de deux bureaux de vote n° 9 et n° 10 en interpellant les électeurs afin de les inciter à voter pour cette liste, nécessitant dans un cas l'intervention de la police municipale et qu'une manifestation publique de soutien pour cette liste a même eu lieu à l'intérieur d'un bureau de vote », indiquait le Conseil d'État.
Le maire élu en 2020, Mohamed Boudjellaba (divers gauche et EELV), a donc dû laisser son siège, et de nouvelles élections sont organisées.
Premier tour demain dans une ambiance électrique
Dans les rues de la ville en ce vendredi glacial, les candidats, tracts à la main, vont à la rencontre des habitants. C'est la dernière ligne droite avant le premier tour des élections municipales dimanche 5 décembre. L'objectif : mobiliser à nouveau les électeurs.
Le maire écologiste déchu, Mohamed Boudjellaba, retourne au combat motivé. "On repart à zéro, on mobilise à nouveau tout le monde. Toute l'équipe est restée en place. Et puis effectivement il faut remobiliser les troupes, remobiliser nos concitoyens."
Christiane Charnay, l'ancienne maire communiste de Givors, (de 2017 à 2020), est à l'origine des dénonciations de « pression » sur certains électeurs la veille et le jour du scrutin qui ont mené la justice à annuler l'élection de 2020. La maire sortante avait été battu de 29 voix. Elle veut repartir sur des bases plus saines.
"Monsieur Boudjellaba voulait être le maire de tous les givordins, et en fait il nous a pas vraiment considéré comme des givordins dans son opposition dénonce-t-elle. Après, nous, on a pensé que cette nouvelle campagne suite au Conseil d'Etat devait être apaisée, sans attaque personnelle."
La droite à, quant à elle, changé de leader. Antoine Mellies (Rassemblement Nationale) ne se représente pas. C'est l'un de ses colistier Fabrice Riva, sans étiquette, qui porte une liste mixte divers droite. L'outsider veut s'imposer en élevant le débat.
"Moi je veux prendre de la hauteur. explique-t-il tracts à la main. Je suis conseiller municipale depuis un an et demi. J'ai malheureusement vu l'ancien maire traiter de bâtard un ancien colistier. C'est juste insupportable. Le niveau, je veux le relever. Ce n'est pas un combat de coqs. Les givordins en ont assez."
Un scrutin sous surveillance
Cette nouvelle élection devrait se tenir sous haute surveillance. Suite à l'invalidation, la préfecture du Rhône a mis en place une délégation spéciale à la tête de la ville pour que ces élections partielles se passent le plus sereinement possible.
Les 14 présidents des bureaux de vote ont tous été formés à la procédure électrorale. Les rondes des policiers municipaux seront renforcées aux abords des bureaux de vote. Ils seront ouverts ce dimanche 5 décembre de 8h à 18h.
6 listes ont été déposées en préfecture pour ce nouveau scrutin :
Celle du maire sortant Mohamed Boudjellaba, Construisons ensemble
Celle de l'ancienne maire Christiane Charnay, Givors en grand 2021
Celle de Sébastien Berenguel, Givors terre d'union
Razika Dali mène celle de Givors en commun – un avenir pour Givors
Fabrice Riva porte celle de Givors fière
Et enfin la liste de Mohamed Benoui, Givors unie et citoyenne