L’irresponsabilité pénale retenue pour l’attaquant de la gare routière Laurent-Bonnevay

Plus de deux ans après l’attaque au couteau à la gare routière de Laurent-Bonnevay à Villeurbanne, la chambre de l’instruction a conclu l’irresponsabilité pénale du mis en cause ce mardi 28 mars.

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Un étudiant décédé et huit blessés. Armé d’un couteau et d’un pic de barbecue, Sultan Mohamed Niazi sème la terreur à Villeurbanne en août 2019. A la gare routière de Laurent-Bonnevay, des passants interviennent pour neutraliser l’assaillant avant l’arrivée des forces de l’ordre.

Après plusieurs expertises, un avis est rendu : l’homme est atteint de schizophrénie paranoïde. Ce qui permet aux experts de conclure à l’abolition du discernement de l’assaillant au moment des faits. La chambre de l’instruction a confirmé l’irresponsabilité pénale de Sultan Mohamed Niazi ce mardi 28 mars.

«Ce qui a été décidé ce matin, c’est qu’il est fou si on parle de manière très triviale. Donc il est irresponsable pénalement et n’est pas coupable pénalement même s'il est reconnu que les faits sont parfaitement caractérisés. Maintenant, il va être hospitalisé. (...) La seule chose qu’il va comprendre c’est qu’il quitte une prison pour entrer dans un hôpital mais dont les murs se ressemblent beaucoup. Je ne suis absolument pas sûr qu’il sorte un jour d’hospitalisation tellement le mal est profond» assure Thibaud Claus, avocat de la défense.

Déception des parties civiles

Pour les parties civiles, c’est un coup dur car il n’y aura jamais de procès devant une cour d’assise. Lors de l'audience, certains avaient confié leur amertume, comme Nicolas Munoz qui, ce jour-là, avait protégé ses jeunes enfants.

Une déception confirmée aujourd'hui par son avocat Olivier Foray : «il avait fait le deuil de la justice, parce que la décision était attendue depuis bien longtemps, depuis les premières expertises. Et je l’avais préparé à cette issue. On fait le deuil en suivant des soins assez lourds. C’est un quotidien qui est impacté donc ce n’est pas simple de dépasser un drame de cette ampleur».  

Trois expertises psychiatriques

Une première expertise avait conclu à une altercation du discernement. Ce réfugié afghan de 33 ans pouvait donc être jugé.

Une seconde expertise avait livré des conclusions différentes. Pour trancher, une troisième expertise a conclu mi-février à une abolition du discernement, rendant impossible le jugement du mis en examen pour «assassinat et tentatives d’assassinat». 

Désormais, c’est dans une unité pour malades difficiles que Sultan Mohamed Niazi va être transféré. 

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