Le salon des vins d’Ampuis fait le délice des amateurs de millésimes recherchés

Durant 4 jours, le salon des vins d’Ampuis fait salle comble. Les amateurs se ruent pour acheter des productions après trois années de baisse des rendements.  Des consommateurs de plus en plus tournés vers des vins qui sortent de l’ordinaire. Quitte à boire moins.

Dehors, alors qu’un vent froid souffle en rafale dans cette partie de la vallée du Rhône septentrionale, les gens se pressent dans la file. Ils attendent leur tour pour entrer dans le sésame où leurs papilles les conduisent :: le salon des vins d'Ampuis. A l’intérieur, une quarantaine de stands ponctuent la halle de part et d’autre d’une large allée. Et il y a foule. Beaucoup d’hommes, peu de femmes, des connaisseurs prêts à débourser en moyenne 500 euros en bouteilles de Condrieu ou de Côte Rôtie.  Si l’on y croise bien quelques Japonais, Américains, Canadiens, ou Belges et Suisses, les particuliers venus de la région ou du reste de l’Hexagone constituent 95 % de la clientèle.

Attirés par la qualité de la production

Parmi eux, des viticulteurs en provenance de zones de productions éloignées, attirés par la réputation montante des vins du pays viennois. Eric, vigneron à Meursault, vient avant-tout pour les vins haut de gamme produits sur ces coteaux plein sud : un nectar qui incite aussi les curieux à déguster et se laisser tenter. Jordan Martel, qui habite sur l’autre rive du Rhône,  se régale d’avance. Il est venu avec un budget de 500 euros. « Je bois occasionnellement du vin, c’est pourquoi je me focalise sur les grands crus. Ce salon, qui prend de plus en plus d’ampleur, c’est mythique.  J’espère tomber sur des perles rares. »

« Les gens boivent moins mais mieux. Certains ne débouchent qu’une bouteille tous les 15 jours, mais dans ce cas, ils veulent boire un vin de garde qu’ils réservent pour une bonne occasion. »

Un acheteur niçois

Un groupe d’amateurs niçois, collectionneurs de crus classés, sont montés pour quelques jours. L’un d’eux, Paul estime incontournable de se déplacer.  « Comme la production est contingentée, on ne trouve des bouteilles que sur place. » L’un de ses collègues aimerait en profiter, mais les prix de plus en plus élevés sont un frein. « Et puis il y a toutes ces bouteilles qui partent à l’étranger : ça fait râler ! Il y a 15 ans, ce n’était pas aussi marqué. »

Des vignerons les pieds sur terre

Devant un tel succès, les viticulteurs essaient de garder la tête froide.  Surtout ne pas se laisser aller à des folies de grandeur, faire attention à ne pas prendre le melon, comme cela a pu se passer dans d’autres prestigieuses zones d’appellation françaises. « Nous, on reste artisans. Ce salon, ce sont les vignerons qui l’organisent, on installe nos stands, on met la moquette, on veut garder un esprit de village », explique un viticulteur qui travaille depuis peu avec sa fille qui vient de signer sa première cuvée.

Un de ses collègues complète : « On fait attention de garder surtout la clientèle française et de ne pas s’éparpiller à l’export, même si la demande est parfois très soutenue de ce côté-là, même si souvent, c’est plus rémunérateur. »

Président de l’appellation, Michael Gerin, est optimiste. « On ne sait jamais trop à quoi s’attendre d’une année à l’autre. » Mais là, ça dépasse tout : « Ca a démarré sur les chapeaux de roue, les Condrieu et les côtes Rôtie se vendent à  70 % en France. Ca nous pousse à continuer à faire progresser nos techniques de vinification, de travail de la vigne.  On a surtout la chance d’avoir des appellations très prestigieuses. »

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