L'association lyonnaise "Ouhlala" organisait, samedi 23 janvier, une maraude du grand froid, pour apporter de l'aide et du réconfort aux étudiants isolés ou dans le besoin, malgé la crise sanitaire.
Les crêpes, le café, et le thé sont chauds et prêts à servir: la 3e "maraude du grand froid" a eu lieu samedi 23 janvier en fin d'après-midi, devant la résidence étudiante du parc Blandan dans le 7e arrondissement de Lyon. A l'initiative de l'association "Ouhlala Lyon", l'objectif est de réunir des étudiants isolés ou dans le besoin autour d'un goûter géant, avec de quoi nourrir 300 personnes selon les organisteurs, au pied de la résidence.
Depuis 12 ans, la petite structure animée par des bénévoles organise de nombreuses opérations de solidarité, sportives ou culturelles, "pour apporter du bonheur et de l'espoir" tout l'année selon Farid, le créateur de l'association.
Dans la résidence, de nombreux étudiants étrangers et isolés sont invités, en faisant du porte à porte si besoin. Des kits d'hygiène sont récoltés et distribués par les bénévoles, qui sont accompagnés par des étudiants en psychologie qui viennent discuter avec tous ceux qui en auraient besoin. A côté d'eux, des artistes comme un duo de chanteuses venues de Vienne, un rappeur et ses amis, un freestyler de Lyon, invités à "apporter de la joie et de la bonne humeur" selon Farid.
Yaëlle tient à remercier ceux qui sont à l'origine de cette initiative: "C'est important parce que les étudiants restent enfermés. On n'a plus de cours. On est juste devant un ordinateur. Pouvoir sortir, rencontrer d'autres personnes je pense que c'est important. Les retards s'accumulent aussi parce qu'on a du mal à travailler. Il y en a aussi qui se demandent s'ils ne vont pas rendre leur chambre, s'ils n'ont aucun cours dans l'année. On ne sait pas où on va."
Argélis est un résident. S'il reconnaît que la situation de sa résidence dans le parc est assez idéale, ce genre d'organisation le réchauffe un peu: "Quand on fait 8h / 17 h de cours en visio, il ne reste qu'une heure (avant le couvre-feu), on ne peut pas faire grand chose. Ça faisait un moment qu'il n'y avait pas de contact physique avec d'autres personnes, du coup ça fait vraiment du bien."
"Aujourd'hui, c'est de plus en plus difficile"
Farid, lui n'est plus étudiant, mais il multipliait les petits boulots dans ses 6 années de faculté lyonnaise pour payer loyer et loisirs. "Aujourd'hui, c'est de plus en plus difficile. Pour trouver un seul travail, c'est bien plus compliqué. Et les étudiants se découragent plus vite qu'avant. Souvent on prend des étudiants dans les restaurants ou les bars, aujourd'hui tout est fermé."
La crise sanitaire du covid a renforcé les difficultés des étudiants isolés. Pour Farid, "On a vu tout cela arriver. On a tenté de prévenir, notamment sur les réseaux sociaux. On est sur le terrain depuis longtemps. On a averti qu'il fallait soutenir les étudiants, et en même temps il y a plus de solidarité aujourd'hui, pour organiser nos opérations, il y a plus de dons et de repas."
Prochaine opération: le 6 février avec un grand repas complet pour les étudiants dans le besoin (il paraît que le poulet aux olives se prépare déjà), et une grande soupe chaude le 15 février.