A Paris, la justice se prononcera lundi sur la procédure en référé engagée par l'avocat du père Preynat contre les producteurs du film "Grâce à Dieu", où il est mis en cause nommément. A Lyon, le tribunal dira lundi à 14h si le nom de Régine Maire doit apparaître sur l'un des personnages du film.
C'est un nouvel épisode judiciaire qui s'ouvre vendredi dans l'affaire Preynat, mais cette fois devant le tribunal de grande instance de Paris. Le père Bernard Preynat attaque les producteurs du film "Grâce à Dieu" qui ont programmé sa sortie en salle le 20 février prochain. Un film qui raconte les abus sexuels imputés au prêtre scout, avant même qu'il ait été jugé.
La défense du prêtre demande le report de la diffusion du film. Un film inspiré de faits réels et qui le met en cause nommément. "Grâce à Dieu" raconte le traumatisme des victimes du prêtre regroupés au sein de "La parole libérée" et leur combat pour que toute la vérité soit faite dans l' Eglise. Me Emmanuel Mercinier plaide l'atteinte à la présomption d'innocence pour justifier le report du film.
Lors de la projection en avant-première à Lyon, des huissiers mandatés par la défense du père Preynat avaient relevé toutes les citations relatives à ses agissements présumés. Le réalisateur Francois Ozon s'était dit confiant dans la justice, arguant des aveux du père Preynat. Le juge des référés se prononcera lundi après-midi (16h) sur le report de la sortie du film.
Les producteurs du film soulignent que le film n' avait pas vocation à se conformer au calendrier judiciaire mais qu'il était programmé pour sortir juste avant le festival de Berlin. Ils observent, comme Francois Ozon, que le père Preynat n'a pas nié les faits, même qu'il les a reconnus. "On nous oppose la présomption d'innocence et nous, on défend aussi le principe de la liberté de création sur un film qui nous semble d'utilité publique" estime Nicolas Almayer ("Mandarin films").
La sortie en salle sera t-elle reportée ? Un deuxième recours doit être examiné lundi par la justice lyonnaise. Cette fois, c'est Régine Maire qui demande à ce que son nom soit retiré du film. Le réalisateur fait porter aux personnages du film leurs noms réels. Décision rendue lundi à 14H.
Membre de l'entourage du cardinal Barbarin, Regine Maire a comparu devant le tribunal correctionnel à ses côtés début janvier pour "non dénonciation d'agression sexuelles sur mineurs". Elle estime avoir été injustement mise en cause par "la Parole libérée". Dans cette affaire annexe, le délibéré est en cours et le jugement attendu le 7 mars.
Le reportage de Yaëlle Marie et Laure Crozat :
Le récit de Yaëlle Marie :