Condamnés à 6 ans de prison ferme pour trafic de drogue, les 2 pilotes et les 2 dirigeants de la société d’aviation privée mis en causes dans l'affaire "Air cocaïne" ont fait appel, lundi 15 avril, de leur condamnation. 

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Les 2 pilotes et les dirigeants de la société d’aviation privée mis en causes dans l'affaire "Air cocaïne" ont fait appel, lundi 15 avril, de leur condamnation.

 

6 ans d'emprisonnement


La cour d’assises spéciale des Bouches-du-Rhône a condamné, le 5 avril dernier, les pilotes rhônalpins Bruno Odos et Pascal Fauret, ainsi que les 2 dirigeants de la société lyonnaise SN-THS, Fabrice Alcaud et Pierre-Marc Dreyfus, à 6 ans d’emprisonnement pour trafic de drogue. Reconnus coupables d'importation et tentative d’importation de stupéfiants en bande organisée, les pilotes et les dirigeants de la société lyonnaise SN-THS, ont été incarcérés au centre pénitentiaire d'Aix-Luynes à l'issue du procès.

Les condamnés ont interjeté appel, a-t-on appris lundi 15 avril. Ils ont également déposé des demandes de mise en liberté, relatent nos confrères du Dauphiné Libéré. Celles-ci seront examinées par la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence dans un délai maximum de 2 mois, détaille le journal.

 

700 kilos de cocaïne à bord


L'équipage avait été arrêté le 19 mars 2013 à l’aéroport de Punta Cana en République Dominicaine, avec 26 valises contenant 700 kilos de cocaïne à bord de leur Falcon prêt à décoller. Condamnés à 20 ans de prison par la justice locale, ils purgent 15 mois en prison dans ce pays, avant de parvenir à fuir vers la France. Poursuivis par les autorités judiciaires françaises, les 4 hommes avaient plaidé l’acquittement, affirmant avoir toujours ignoré que les vols transatlantiques transportaient de la drogue. Les magistrats ont estimé, au contraire, que les protagonistes avaient participé sciemment à un trafic de drogue, et identifié 3 rotations transatlantiques suspectes entre Saint-Tropez, Punta Cana ou encore Quito.


 

Pour l'accusation, "ils savaient"


Pour l'avocat général Marc Gouton, il n'y avait pas "l'ombre de l'ombre d'un doute" sur leur connaissance du trafic auquel les protagonistes participaient. Ils prenaient par exemple "des précautions pour brouiller les pistes en changeant constamment les plans de vols par exemple", avait-il souligné. Les pilotes "savaient" que l'avion transportaient de la drogue, avait martelé le représentant du ministère public, convenant toutefois que ces anciens pilotes militaires, décorés, n'étaient "certainement pas (...) des mercenaires au service du crime organisé". Mais "ils ont été littéralement confits dans un système dont ils n'ont pas voulu sortir, ce postulat selon lequel le client est roi, qu'on ne peut rien savoir, qu'on ne doit rien savoir", avait-il avancé, avant de requérir une peine de 7 ans d’emprisonnement contre les accusés.

 

7 condamnés


Durant les 7 semaines de procès en première instance, les accusés niaient tous, sauf un, Frank Colin, acteur-clé qui prétend être un "agent infiltré" et  qui a été condamné à 12 ans de prison, conformément aux réquisitions. Les avocats de la défense avaient tenté de semer le doute chez les magistrats professionnels en pilonnant l'enquête et ses faiblesses. Sans succès.

Seuls 2 accusés, aux rôles présentés comme mineurs, Henri Bartolo et Michel Ristic, ont été acquittés. Les autres ont écopé de peines allant jusqu'à 18 ans de réclusion pour l'homme suspecté d'être le commanditaire des 3 rotations effectuées, le stéphanois Ali Bouchareb. La cour d'assise spéciale a également condamné François-Xavier Manchet, un douanier qui avait prêté main forte aux trafiquants, à 5 ans de prison, là où seulement 4 ans avaient été requis. 


 
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