Des randonneurs attaqués par des frelons asiatiques, un homme décède après s'être fait piquer, un nombre de nids signalés et détruits qui augmentent, le frelon asiatique s'est fait une place dans le Rhône et dans la Loire. Que faire si l'on trouve un nid ? Sont-ils plus agressifs que leurs cousins européens ? On fait le point.
Ce dimanche 13 octobre, une quinzaine de randonneurs ont été attaqués par des frelons asiatiques à Renaison, dans la Loire. Quelques jours plus tôt, un homme est décédé près de Roanne après s'être fait piquer. Du côté de Lyon, au début du mois, des équipements sportifs au 35 cours général Giraud, ont été fermés au public à cause de frelons qui s'étaient installés dans le toit.
Un nouveau nid repéré
Les frelons asiatiques ont déjà mauvaise réputation auprès des apiculteurs qui voient régulièrement leurs ruches attaquées par cette espèce envahissante. À Montrottier, village des Monts du Lyonnais, un nouveau nid a été repéré dans l'arbre d'un lotissement.
Retraité et apiculteur passionné, Michel Second est le référent local sur le sujet. Quand un nid est trouvé, en cas de doute, il vient vérifier s'il s'agit bien de l'insecte indésirable et non pas de son cousin européen. " Le frelon asiatique a plus de noir et il est plus petit que l'Européen", décrit simplement l'apiculteur.
Depuis plusieurs années, il voit les frelons asiatiques rôder autour de ses ruches " Ils attrapent les abeilles en vol, petit à petit, elles n'osent plus sortir, l'essaim s'épuise et après ils rentrent dans la ruche pour tout manger", décrit Michel Second.
Des nids plus proches du sol
Si la mauvaise météo du Printemps a diminué la présence des frelons autour des ruches, les nids sont bien présents. " Sur la commune on a déjà dû signaler cinq nids cette année, décompte l'apiculteur. Avant on les voyait plutôt en haut des arbres, cette année il y en avait un sous un appentis, à deux mètres cinquante du sol."
Sur l'ensemble du département, le constat est général : les frelons asiatiques ont fait plus de nids proches du sol. "Nous en avons eu plusieurs à hauteur d'homme, dans des haies. Ce qui est très dangereux pour les cueilleurs de mûres", détaille Michel Carton, président de la section apicole du GDS (Groupement de Defense Sanitaire) du Rhône.
1 000 nids détruits dans le Rhône en 2023
Les frelons asiatiques sont arrivés sur le territoire français il y a 24 ans. L'insecte est aujourd'hui mieux connu du grand public : le nombre de nids signalés et détruits est en forte en augmentation dans le département. "L'an passé, on a détruit 1 000 nids dans le Rhône, c'était le double de l'année d'avant, comptabilise Michel Carton. Cette année on va avoir une augmentation de 30%."
Dans la Loire, 204 nids ont été détruits en 2023. " En 2024, il y en aura plus, rien que sur Violay j'en ai signalé 15 ", détaille Michel-François Laurent, coprésident du GDS Loire.
"Le frelon asiatique n'est pas plus agressif que les autres frelons."
Michel Carton, président de la section apicole du GDS Rhône
Des insectes qui aiment s'installer autours et dans les métropoles. Elles sont plus chaudes et offrent une source importante de nourriture pour les frelons qui se servent dans les poubelles.
"Le frelon asiatique n'est pas plus agressif que les autres frelons", rappelle cependant Michel Carton, mais comme son cousin européen il attaque en groupe et peut piquer plusieurs fois. " Si vous passez à côté du nid, ils peuvent se sentir menacés. Ils vont former une escadrille et vous risquez de recevoir de nombreuses piqûres, il peut aussi cracher son venin sans vous toucher, ce qui est dangereux si ça arrive dans vos yeux ", décrit le président de la section apicole.
Que faire ?
Si vous trouvez un nid, il faut évidemment ne pas s'en approcher et ne pas chercher à le décrocher soi-même.
Il faut le signaler sur le site frelonsasiatiques.fr. Dans le Rhône, l'intervention de destruction est payée, pour le moment, par les communautés de communes.
Dans la Loire un arrêté oblige toute personne voyant un nid à signaler sa présence. Le financement de la destruction du nid revient au propriétaire du terrain.
Détruire les nids à l'automne est idéal. " Avant l'hiver, 500 reines fécondées vont sortir pour aller hiverner dans le sol et sous des tuiles. Si la plupart vont mourir, quatre ou cinq reines vont pouvoir faire un nouveau nid et donc une nouvelle colonie ", prévient Michel Carton.
La destruction des nids à l'automne, ou au début du printemps quand la reine commence à le construire, est donc un enjeu majeur pour faire face à l'espèce invasive.