En décembre 2017, une fuite radioactive a été détectée à la centrale nucléaire du Bugey (Saint-Vulbas), à 35 km de Lyon. Quatre associations portent plainte et réclament l’arrêt de la centrale.
Pour alerter sur une succession de dysfonctionnements relatifs à des pics de concentration de tritium relevés par l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) à la centrale du Bugey, quatre associations du réseau “Sortir du nucléaire“ ont déposé plainte aujourd’hui devant le tribunal de grande instance de Bourg en Bresse pour dix infractions à la protection de l’environnement et à la réglementation des installations nucléaires. Cette fuite au tritium est la troisième décelée en six ans, précise l’association pour qui ce dysfonctionnement n’est pas un « incident » isolé.
Les derniers incidents remontent au 20 décembre dernier. EDF avait détecté une concentration anormale de tritium (670 Becquerels par litre) dans un piézomètre (tube pour accéder à la nappe phréatique) sur le site de la centrale nucléaire du Bugey. Dans les jours qui suivaient, des pics de concentration plus élevés (jusqu’à 1 600 Becquerels par litre) étaient détectés à d’autres endroits du site.
"Succession de dysfonctionnements"
Selon l’enquête des inspecteurs de l’ASN, indique Sortir du Nucléaire, l’origine de cette fuite serait liée à "un clapet bloqué en position ouvert dans un puisard et deux pompes de relevage qui n’avaient pas fonctionné " lors d’une opération de pompage survenue quelques semaines plus tôt sur des tuyauteries transportant des eaux contaminées. Le rapport d’inspection rédigé par l’Autorité de sûreté nucléaire impute cette pollution à une succession de dysfonctionnements. Défaut de surveillance, dispositifs ne permettant pas la détection automatique des fuites, absence de réaction rapide, matériel défectueux, et surtout entretien insuffisant : une des pompes était indisponible depuis 2016 et son clapet n’avait fait l’objet d’aucune maintenance depuis 1992.