Les restaurateurs essayent d'anticiper au mieux, et tentent de se préparer à une nouvelle fermeture totale : à Lyon les restaurateurs veulent anticiper un passage en alerte maximale, ce qui supposerait l'arrêt total de leur activité.
Les étagères sont de moins en moins remplies et les stocks diminuent dans le restaurant "310 à table" de Pierre-Bénite (Métropole de Lyon). Le propriétaire anticipe un futur passage du Rhône ou de la Métropole en alerte maximale, en baissant ses commandes.
Si les employés en cuisine ont toujours le sourire, les réserves de desserts ont été réduites de moitié ce jeudi 1er octobre. L'épicerie a été réduite de moitié pour cette semaine.
"Il n'y a jamais eu de cluster dans notre corps de métier"
Pour les équipes le premier confinement n'a pas été facile à gérer. La perspective d'une nouvelle fermeture inquiète la directrice de l'établissement Gwladys Schubnel: "C'est sûr qu'on s'y prépare. Le confinement a été très dur à accepter, mais on n'avait pas le choix. Quand on a rouvert on a eu une mise en place très compliquée, parce qu'on avait tout un protocole à mettre en place, un sens de circulation, alors qu'on n'a qu'un seul accès. C'est un investissement financier. On a mis en place du gel hydro alcoolique, des masques pour les clients quand ils arrivent sans, et pour le personnel. On fait les gendarmes au quotidien. On ne comprend pas pourquoi nous, les bars et les restaurants, on est visés, alors qu'on suit tout le protocole à la lettre. Il n'y a jamais eu de cluster dans notre corps de métier donc c'est l'incompréhension."
"C'est n'importe quoi"
Un client fidèle vient ici tous les midis pour sa pause déjeuner: "C'est n'importe quoi. J'aimerais bien savoir s'il y a eu un cluster dans un restaurant ? On laisse les cinémas, les théâtres personne n'y comprend rien. C'est aussi la convivialité, c'est la vie en société."
Parmi les clients, une commerçante de Pierre-Bénite dit comprendre une future fermeture: "La deuxième vague est bientôt là. Je comprends, parce que quand on est alcoolisé, on oublie les gestes barrières. J'espère qu'on va se discipliner pour que cette période passe assez rapidement."
"Les masques ne sont pas un manque de liberté"
Un client italien qui travaille dans la restauration observe avec regret la situation actuelle: "C'est un peu triste. Il aurait peut-être fallu s'inspirer des pays voisins notamment l'Italie. Il suffirait d'être un peu plus discipliné avec les gestes barrières. Les masques ne sont pas un manque de liberté, mais un geste de respect envers les autres, et la possibilité de préserver des vies."
"Un deuxième confinement sera terrible"
A Lyon, Hugo Nyrand gère 2 bars et restaurants dans le vieux Lyon. Il a déjà passé un été sans touriste. Aujourd'hui il redoute une catastrophe économique en cas de passage en zone d'alerte maximale: "La première fois, il a fallu jeter toute la marchandise du jour au lendemain, avec un manque à gagner monumental et un gaspillage absolu. Avec les mesures de la semaine dernière, c'est ceux qui continuaient leur apéro ou leurs after-works qu'ils ne pourront plus faire. Nous sommes obligés de leur demander de dîner. On a le mauvais rôle. Vu ce qui se passe à Marseille, un deuxième confinement sera terrible. S'il n'y a pas d'aide, ce sera très compliqué."
► Pour Olivier Véran, ministre de la santé, les études internationales montreraient toutes la même chose: "C'est un fait, quand on est nombreux dans une pièce fermée, le risque de contamination augmente. Les restaurants et les bars sont des lieux clos où l'on est proche les uns des autres. On a plus de risque d'être contaminés."