Depuis quelques semaines les fermetures administratives des restaurants se multiplient dans la métropole lyonnaise. Déjections de rats dans la cuisine, exploitations de travailleurs clandestins, absence de traçabilité des produits, les manquements sont nombreux et les contrôles se renforcent.
Depuis le début de l'année, 27 établissements ont dû baisser le rideau, le temps de se mettre aux normes. Dans la liste on trouve un buffet à volonté, un restaurant grec, un autre de tacos, un grill ...
Tous ont sur leur devanture une affiche annonçant la fermeture administrative pour des manquements aux règles d'hygiène. "Mince, je suis venu manger ici il n’y a pas longtemps, réagit une jeune femme qui s'arrête pour lire l'arrêté. J'aimais bien ce restaurant."
"Les non-conformités sont variées"
Cette multiplication des fermetures est due à un renforcement des contrôles par la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP). En 2023, près de 1 000 établissements ont été inspectés dans le Rhône. Cette année, l'objectif est d'atteindre les 2 800 contrôles.
En cas de non-conformité, la sanction peut être un avertissement, une mise en demeure et en cas d'urgence, une fermeture administrative. "Les non-conformités sont variées : le nettoyage, la conception des locaux, la présence de rongeurs dans la cuisine, mais aussi des procédures qui ne sont pas respectées comme le contrôle des températures et des dates d'expiration", liste Valérie Le Bourg, directrice de la DDPP.
Le gouvernement a souhaité augmenter la pression des contrôles sur les restaurants, les boulangeries, les boucheries, les marchés ...En moyenne un établissement sera vu tous les trois ans, aupravant c'était une fois tous les dix ans ."
Valérie Le Bourg, directrice de la DDPP.
Si l'objectif de cette année 2024 est de multiplier les contrôles dans le Rhône, comment sont choisis les établissement à contrôler ? "On cible d'abord des restaurants où il y a eu des plaintes de consommateurs ou des toxi-infections alimentaires, détaille la directrice de la DDPP. Ensuite, on vise les établissements où il y a déjà eu des problèmes et enfin on contrôle les établissements qu'on n'a pas vus depuis longtemps."
"Une double peine"
Une multiplication des contrôles que le syndicat des restaurateurs du Rhône voit d'un bon œil. Il reste cependant plus critique sur le dévoilement des noms des restaurants sanctionnés par le gouvernement.
" Je trouve que c'est une double peine, réagit Thierry Fontaine, président de l'Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH) du Rhône. Quand on ferme on doit jeter ses stocks, on continue de payer ses salariés, il n'y a plus de chiffre d’affaires qui rentre et les crédits continuent de courir. Les nommer, ça emmène un redémarrage difficile."
Pour le président de l'UMIH, cette augmentation des contrôles pourrait être liée à l'organisation des Jeux Olympiques. " Je pense que c'est une bonne chose, on va accueillir une population qui vient du monde entier, on ne peut pas gâcher la destination France, parce que certains restaurateurs seront peu scrupuleux ou laxistes." De son côté, la DDPP affirme que le renforcement des contrôles n'est pas lié à l'organisation de la compétition internationale.
En cas d'anomalie dans un établissement, tous les consommateurs peuvent faire un signalement sur le site : signal conso.