Deux semaines après l'annonce de Laurent Wauquiez concernant le dépistage massif de la Covid-19 en Auvergne-Rhône-Alpes, Lyon et Villeurbanne ont réagi dans un communiqué commun ce jeudi 3 décembre. Les deux municipalités pointent du doigt un "risque de superposition des politiques sanitaires".
Le texte commun rappelle que les villes de Lyon et Villeurbanne sont engagées dans la lutte contre la Covid-19 et ont mis en place des dispositifs de dépistage de la maladie. Concernant le dépistage massif en Auvergne Rhône-Alpes annoncée le 16 novembre dernier par Laurent Wauquiez, président de région, Lyon et Villeurbanne se disent "circonspectes".
En Auvergne-Rhône-Alpes, nous allons tester massivement nos habitants avant Noël.
— Laurent Wauquiez (@laurentwauquiez) November 16, 2020
2 millions de tests déjà commandés, 1 000 centres de dépistage déployés. Notre objectif : casser la transmission du virus et protéger nos aînés au moment des fêtes. pic.twitter.com/e4HmYp4CW9
Dépistage Covid : un dispositif pionnier à Lyon et Villeurbanne
Le texte évoque "des espaces de tests gratuits et sans rendez-vous" créés fin août. "Un dispositif pionnier en France" souligne le communiqué. Dans un premier temps, des barnums mobiles avaient été disposés à différentes entrées de métro. Ces espaces ont permis "aux Lyonnais, Villeurbannais et autres habitants de la métropole de se faire dépister simplement et rapidement." Fort de ce succès, le dispositif a été pérennisé par des centres de tests fixes. Plus confortables pour les patients et les équipes médicales, plus sécurisés sur le plan sanitaire. A Lyon et Villeurbanne, ils ont ouverts le 24 septembre dernier.
Le centre installé au Palais des Sports de Gerland a pu accueillir jusqu’à 1900 personnes par jour. Ce sont "plus de 42 000 tests depuis son ouverture le 24 septembre," est-il précisé dans le communiqué. À Villeurbanne, le centre fixe a atteint les 15 339 tests réalisés depuis l’ouverture du centre. Ces actions ont été menées en partenariat avec l’Agence Régionale de Santé et les Hospices Civils de Lyon.
Évoquant les centres de tests qui disposent à la fois du "savoir-faire et des équipes nécessaires à leur bon fonctionnement", les deux collectivités annoncent qu'elles reconduisent des "dispositifs qui ont fait leur preuves" pour le mois de décembre, offrant ainsi "la possibilité aux métropolitains de se faire tester en prévision des fêtes de Noël."
Risque de "superposition des politiques sanitaires"
Concernant la stratégie de dépistage massif, la Région et les deux villes ne semblent apparemment pas d'accord sur le calendrier. “Nous saluons la proposition de la Région d’organiser également une campagne de dépistage massive avant noël. Nous soulignons toutefois le risque de superposition des politiques sanitaires." Les deux élus proposent de décaler la campagne de dépistage voulue par Laurent Wauquiez. Pour les deux municipalités, la campagne de dépistage pourrait se dérouler après les fêtes. "Etant donné l’engagement des dépenses, le coût de la crise sanitaire, économique et sociale, et si nous voulons optimiser notre capacité à tester efficacement, nous pensons que la campagne proposée par la Région aurait toute sa place au retour des fêtes”, déclare Grégory Doucet, maire de Lyon, dans ce communiqué.
Les Villes de Lyon et Villeurbanne en appellent également au Conseil scientifique "pour disposer d’un avis indépendant sur la stratégie sanitaire en Région Auvergne-Rhône-Alpes". "Si le Conseil scientifique venait valider notre proposition, nous mettrons tous nos moyens municipaux à disposition pour renforcer notre campagne de tests. Dans ces conditions et à ce moment-là, le financement de la Région pourrait être un réel appui", a conclu Cédric Van Styvendael, le maire de Villeurbanne