Pour ce Bocuse d'Or 2025, la France s'est illustrée avec le premier doublé père fils de l'histoire de cette compétition internationale. La statuette a été attribuée à Paul Marcon, trente ans après son père, Régis Marcon. Une nouvelle dynastie est née dans le monde de la gastronomie.
"C'est beaucoup de fierté, on n'est pas trop redescendu depuis hier. On ne réalise pas trop encore. C'est de la fierté, c'est beaucoup d'émotion et le travail qui a payé", a déclaré Paul Marcon au lendemain de son sacre.
Ce mardi matin, son arrivée à l'Abbaye de Collonges, le restaurant de feu Paul Bocuse, a été saluée par une haie d'honneur et un concert d'applaudissements. Dans l'assistance, les parents du jeune chef, encore très émus.
Comme le veut la tradition, une plaque mentionnant le nom du lauréat a été dévoilée devant l'entrée du restaurant étoilé de Collonges-au-Mont d'Or. C'est la deuxième plaque au nom de Marcon qui vient d'être dévoilée. Régis Marcon n'est pas peu fier de l'exploit accompli par son fils.
Paul, le fils de Régis Marcon, vient de monter sur la plus haute marche de la gastronomie mondiale. Trente ans après son père triplement étoilé, il décroche le Bocuse d'Or. La précieuse statuette à l'effigie de Paul Bocuse, le cuisinier à qui il doit son prénom.
"Rêve de gosse"
Pour Paul Marcon, c'est donc un "rêve de gosse" qui se réalise. Il vient de s'imposer devant le Danemark et la Suède au terme de deux jours de compétition, et trente ans après le sacre de son père. La précédente édition, en 2023, avait été remportée par le Danemark.
Le chef s'est entraîné sans relâche depuis plusieurs mois, en ayant fait le choix de tenir son père à distance. Inscrire son prénom dans l'histoire de la gastronomie n'était pas une fin en soi, a expliqué le Bocuse d'Or 2025. "Ce n'est pas une histoire de prénom. Ça n'a jamais été ma motivation. Je suis un compétiteur, j'aime ça, c'est mon moteur. C'est ce qui m'anime. Aujourd'hui, je suis allé au bout de ce qui était un rêve depuis longtemps", a expliqué le jeune chef.
Il est né neuf mois après le Bocuse d'Or, c'est incroyable. C'est pour cela qu'il s'appelle Paul d'ailleurs (...) Il m'a fait comprendre qu'il fallait lui laisser une place à Saint-Bonnet.
Régis MarconChef étoilé, Bocuse d'Or 1985
"Deux Bocuse d'Or à Saint-Bonnet-le-Froid, ça fait beaucoup, mais ça fait bon ménage", a assuré Régis Marcon. Le célèbre chef étoilé est sur un petit nuage. "On ne risque pas de les confondre, lui, c'est l'ancienne version", a renchéri son fils Paul, avec humour.
Et de neuf statuettes...
Le Bocuse d'Or, concours destiné aux meilleurs chefs de la planète, est le point d'orgue du Sirha. Vingt-quatre pays étaient finalistes de ces "Jeux olympiques" de la cuisine. La Team France est entrée en piste ce lundi, le 2ᵉ jour de la compétition. C'est la neuvième fois que la France décroche le Bocuse d'Or depuis sa création en 1987 par l'illustre chef lyonnais disparu en 2018. Cette année, la France remporte également le prix du meilleur commis grâce à Camille Pigot.
Compétition
La tourte croustillante d'épaule de chevreuil braisée au vin rouge, foie gras et champignons sauvages, ou encore le céleri branche en dentelle, pomme verte et Chartreuse, préparés par le jeune chef altiligérien et son commis ont séduit les jurys.
Les candidats disposaient de 4h40 pour servir à l'assiette un mets sublimant le céleri, le maigre et le homard. En parallèle, ils ont eu 5h30 pour réaliser un plateau, composé d'un plat et de trois garnitures, autour du chevreuil, du foie gras et du thé.