Depuis l'Antiquité, l'homme soupçonne l'existence d'un continent au pôle Sud. Indispensable à l'équilibre du monde pour les Grecs, il ne sera finalement découvert qu'au début du 19ᵉ siècle. Le réalisateur de "La marche de l'empereur, Luc Jacquet, a fait de cette quête, une exposition, un voyage.
Quel explorateur n'a pas un jour rêvé de franchir l'horizon ? Les cartes et les images qu'a réunies Luc Jacquet dans sa nouvelle exposition au musée des Confluences en témoignent.
Je crois que c'est quelque chose de profondément humain, le besoin de se surpasser, le besoin d'aller voir ce qu'il y a derrière la ligne d'horizon. C'est quelque chose qui est intemporel.
Luc Jacquet
Un continent qui équilibre le monde
La fascination pour l'Antarctique a traversé les époques. Elle est présente dès l'Antiquité. "La Terra incognita existe. Les géographes grecs pensaient qu'il fallait une terre pour équilibrer le globe, pour qu'il ne soit pas déséquilibré. Bien avant de la connaître, l'homme a dessiné la Terra incognita" explique le réalisateur, créateur de l'exposition.
"L'exposition raconte l'évolution du trait de côte de l'Antarctique, purement fantasmé, totalement fantaisiste, jusqu'à ce qu'en 1820 - donc très tard dans l'histoire de l'humanité - on découvre le vrai Antarctique et qu'on arrive au trait de côte qu'on connaît aujourd'hui", poursuit-il.
La bibliothèque nationale a sorti les fonds de cartes de ses archives. Des cartes qui révèlent un monde qui évolue, qui s'étend au fil des expéditions et des découvertes des navigateurs. "Ces cartes matérialisent la manière dont on voit le monde au fil des siècles". Elles sont reproduites ici dans des proportions exceptionnelles.
Un voyage humain
Pour le réalisateur, l'exposition est aussi un moyen de partir en voyage, en immersion, comme plongé dans les eaux glaciales du Pôle Sud.
Sur les quatre écrans rotatifs suspendus, les images embarquent le visiteur de la pointe de l'Amérique du Sud jusqu'aux terres australes. "C'est une proposition qui est à mi-chemin entre l'expérience de cinéma, l'expérience d'art contemporain et l'expérience immersive. Moi, j'ai envie que les gens puissent prendre le temps, s'immerger, faire ce voyage, que peu de gens peuvent vraiment faire entre la Patagonie et le Pôle Sud".
Une expérience ponctuée de citations de grands navigateurs. Mais aussi d'images d'une nature menacée. L'exposition est à découvrir jusqu'en mars au musée des Confluences.
