Exposition : les frères Flandrin mis à nu par le Musée des Beaux-Arts de Lyon

"Hippolyte, Paul, Auguste : Les Flandrin, artistes et frères" est le nom de l'exposition-événement qui attend les visiteurs, enfin de retour au musée des beaux-arts de Lyon. Une découverte variée et documentée de multiples oeuvres inédites, et de classiques signés par les trois frères lyonnais.

L'exposition consacrée à Auguste, Hippolyte et Paul Flandrin, trois artistes qui comptent parmi les plus importants de la scène lyonnaise, permet au Musée des beaux-arts de Lyon de reprendre vie, après une longue période de confinement, de la plus attractive des manières. 

Car cette exposition permet au public de redécouvrir leur travail collaboratif autour du dessin, des peintures, carnets et même de la photographie. Organisée en neuf thématiques, cette visite mèle les oeuvres des trois frères, et en particulier sur leur progression artistique, comme si les portes de leur atelier s'étaient ouvertes. 

Trois frères lyonnais unis par l'art

Dans la fratrie Flandrin, il y a d'abord Auguste, l'ainé. Né en 1804 à lyon (tout comme ses frères), il sera le premier à s'inscrire à l'école des beaux-arts de Lyon. Il se sentira rapidement investi de la mission d'apporter des revenus à sa famille, et utilisera pour y parvenir une technique récente à l'époque : la lithographie. Il rejoindra plus tard ses deux jeunes frères Hippolyte et Paul, pour travailler comme élèves dans l'atellier de Jean Auguste Dominique Ingres, à Paris. Il connaîtra un relatif succès comme portraitiste à Lyon, avant, à nouveau, de rejoindre ses frères.

Hippolyte, né en 1809 et Paul, né en 1811, ont également débuté à l'école des beaux-arts de Lyon... puis se sont installés à Rome en tant que pensionnaires de la villa Médicis. Auguste les a rejoindra en 1838 pour un voyage de trois mois.

Puis les trois frères regagneront Paris. Après le décès brutal de l'ainé Auguste en 1842 à l'âge de 38 ans, Hippolyte connaîtra le succès et sera nommé chevalier de la légion d'honneur. Puis il sera élu membre de l'académie des beaux-arts. Il finira sa vie, avec son épouse et ses enfants, à Rome, à l'âge de 55 ans.

Paul a d'abord été l'assistant d'Hippolyte avant d'être, à son tour, nommé chevalier de la légion d'honneur en 1852. Il poursuivra plus longtemps sa carrière, inspirée par les côtes de la Manche, la Normandie, la Baie de Somme. Il se rendra régulièrement sur la côte atlantique, et décèdera en 1902 à l'âge de 91 ans.

La séduction du corps

C'est la base, la pierre angulaire de toute formation artistique, au 19è siècle. Le règlement du prix de Rome impose en effet qu'une fois par an, les lauréats fassent parvenir à Paris un tableau d'une figure nue. La contribution d'Hippolyte à ce registre est d'une immense importance.

L'un de ses tableaux est d'ailleurs resté très célèbre, traversant les temps avec une indéniable modernité. "Le jeune homme assis nu sur un rocher, au bord de la mer" est évidemment présent au musée. Les étude de femmes sont plus rares dans l'oeuvre des Flandrin. La seule étude féminine des années romaines est présentée dans l'exposition.

9 thématiques différentes

De la période italienne, durant laquelle, de 1830 à 1838, les trois frères vont considérablement développer leurs talents -peignant notamment les paysages entourant la villa Médicis, aux tableaux d'histoire, qu'ils accomplissent afin de lancer leur carrière, et de se faire remarquer aux yeux des critiques et des visiteurs de salons, l'exposition vous proposera de découvrir des dizaines d'oeuvres inédites, de taille et d'ambitions différentes.

Sans doute la section la plus touchante, vous ferez une halte dans une immense galerie de portraits de personnages connus ou anonymes, parfois lyonnais, réalisés par les frères Flandrin. 

Les décors de l'église de Saint-Germain-des-prés, comme si vous y étiez

Votre visite s'achèvera par l'un des chantiers les plus importants de la carrière d'Hippolyte Flandrin, consacré au décor de l'église Saint-Germain-des-prés, à Paris. Mèlant architecture romane et gothique, l'édifice a été en grande partie décoré par l'artiste, qui n'aura pas le temps de terminer l'intégralité des travaux. Une oeuvre d'une grande amplitude, que l'on eut admirer grâce à la projection des images de ce décor, réalisée à l'aide de drones.

Pour découvrir "Hippolyte, Paul, Auguste : Les Flandrin, artistes et frères", pensez à réserver votre entrée sur le site internet du Musée des beaux-arts de Lyon, afin de permettre le respect des jauges dans le cadre des règles sanitaires en vigueur.