Covid, émeutes, sécheresse... Après de nombreux aléas ces dernières années, l'activité des artificiers semble enfin revenir à la normale. Mais les défis restent nombreux.
Derniers préparatifs avant le plus grand rendez-vous de l'année. Les artificiers de toute la France préparent activement les traditionnels feux d’artifice des 13 et 14 juillet. Après avoir été fragilisée par de nombreux aléas ces dernières années, leur activité semble enfin revenir à la normale. Mais il faut faire face à de nouvelles contraintes contemporaines.
Annulations en cascade
Ces quatre dernières années, les artificiers ont été particulièrement impactés par les crises successives qui ont traversé le pays : pendant la pandémie de Covid, leur activité a été totalement arrêtée. Ponctuellement, des spectacles ont été annulés dans un contexte d'émeutes urbaines et de crises sociales récentes. Enfin, les arrêtés sécheresses ont empêché de plus en plus de performances pyrotechniques ces dernières années, au rythme du changement climatique.
Baisse d'activité
Cette année, enfin, l'activité semble pouvoir se dérouler sans embûches : "on est sur une année potentiellement normale, enfin, c'est un soulagement," confirme Cédric Bonjour, créateur de spectacles pyrotechniques à Mornan, près de Lyon. Son entreprise n’assure pas moins de 17 spectacles à l'occasion de la fête nationale. Mais elle a perdu 15 à 30% de son activité moyenne entre 2022 et 2023, selon Cédric, suite aux aléas récents. "J'ai pas mal de confrères qui ont mis la clé sous la porte", constate-t-il. Son entreprise a tenu, mais elle est fragilisée. D'autant que de nouvelles contraintes sont également apparues...
Le feu d'artifice fait de la résistance
Le feu d'artifice, vestige du passé ? C'est l'une des craintes qui pèsent sur l'activité. Il est ainsi parfois remis en cause pour son impact écologique forcément polluant. Cédric tempère : "un kilo de poudre va créer 500 grammes de CO2. Un véhicule utilitaire en brûle au moins une centaine par kilomètre". Certaines pratiques sont par ailleurs adoptées pour réduire l'impact environnemental, notamment sur les engins et les matières utilisées.
Autre défi, la concurrence de nouveaux spectacles permis par l'apparition des drones. "Au début, on les a craints", admet Cédric. Mais maintenant, on constate qu'ils ont eux aussi des contraintes : c'est très coûteux, très limité par les conditions climatiques, et surtout, c'est très différent. Des maires ont remplacé le feu d'artifice par les drones, puis ils en sont revenus... Parce que les drones c'est dans l'air du temps, mais le feu d'artifice, ça reste un spectacle intemporel."
Pour l'instant, le feu d'artifice résiste comme l'évènement incontournable des fêtes populaires. Et pour l'instant, la magie opère toujours.
À Lyon, le feu d'artifice du 14 juillet sera tiré à 22h30 depuis l'esplanade de Fourvière.