Des agios qui s'accumulent, des créances qui se multiplient, des frais bancaires qui grèvent le budget et alourdir les dettes... Pour enrayer la spirale du surendettement, une association lyonnaise négocie une baisse des frais bancaires pour des foyers en détresse. Des bénéficiaires témoignent.
Les fins de mois difficiles et l'insécurité financière ... ces thèmes sont apparus comme des préoccupations majeures au cours du Grand débat national. Pour les plus précaires, les frais bancaires sont notamment devenus insurmontables. Des banques françaises, les frais divers et autres commissions d'intervention qui représentent une véritable manne financière pour les banques françaises : 6,5 milliards d'euros par an.
L'association lyonnaise "Banques Info Recours" se bat pour les plus fragiles. Selon Gilles Hernandez, les frais bancaires sont en hausse depuis 2008. Une hausse "conséquente" et "ce sont les plus fragiles qui paient", explique-t-il. Des particuliers dépourvus d'épargne et dans l'impossibilité d'en constituer une en raison de leur situation économique. L'association "Banques Info Recours" accompagne ces particuliers et ménages en difficulté dans leurs démarches auprès des banques. Ces démarches relèvent souvent du parcours du combattant...
Spirale infernale et frais bancaires : deux témoignages
Isabelle est âgée de 62 ans et touche une retraite de 700 euros par mois, après une vie professionnelle en pointillé. Ses comptes bancaires sont dans le rouge depuis plusieurs années. Alors au moindre accident de la vie, une mécanique infernale se met en place dès que les frais bancaires s'accumulent. Isabelle a fait appel à l'association lyonnaise Banque Info Recours pour l'épauler. Son conseiller bancaire aurait dû, comme le prévoit la loi depuis le 1er octobre 2014, lui proposer un contrat Offre Client Fragile. Un dispositif qui permet de plafonner les frais bancaires pour les personnes en difficulté. Dans le cas d'Isabelle, cela n'a pas été fait.
Le témoignage de Véronique est également révélateur de la difficulté des particuliers à trouver des issues en cas de difficultés avec les banques. Elle vit aujourd'hui avec 285 euros par mois et vient de demander le RSA. Après un divorce, elle a emprunté pour monter un commerce mais a fait faillite. Son emprunt lui garantissait une caution pour 70 % de la somme seulement. Sa sa banque lui a réclamé l'intégralité du prêt. Elle a aussi fait appel à Banques Info Recours. L'association lui a permis de ne plus avoir honte, ne plus culpabiliser. Aujourd'hui Véronique se bat pour retrouver un emploi.
Le reportage de S.Adam et V.Benais
Offre spécifique à la clientèle fragile : les explications de la Banque de France