Ce mardi 18 octobre était annoncé comme une journée noire dans les transports, l'enseignement ou encore la fonction publique. Cependant la journée de mobilisation interprofessionnelle pour l'augmentation des salaires n'a pas eu l'effet escompté par les syndicats à Lyon, en Ardèche, dans la Loire et dans l'Ain.
Pour certains cheminots de la SNCF, la mobilisation avait déjà démarré, ce 17 octobre 2022, veille de la journée de mobilisation interprofessionnelle pour l'augmentation des salaires. Et ce mardi 18 octobre, ils étaient environ 90 cheminots, réunis à la gare de Perrache, à Lyon, pour une assemblée générale.
Selon le site de la SNCF-voyages, ce matin, un train sur deux était en circulation en Auvergne Rhône-Alpes, aussi bien sur les TER que sur les grandes lignes. La mobilisation était plus soutenue sur la ligne entre Lyon et Saint-Étienne.
Jusqu'à 80% de cheminots grévistes selon les sites
Le plan de transport a permis aux clients d’être avertis dès hier soir, par SMS, des perturbations de la journée. Les voyageurs ont ainsi pu prendre leurs dispositions.
Chez les cheminots ce mouvement est particulièrement suivi par le personnel roulant avec jusqu’à 80 % de grévistes selon les sites. Les revendications sont doubles : une revalorisation des salaires et le soutien aux autres grévistes. "Côté cheminots, ça fait des mois qu’on réclame des augmentations de salaire. Ce n’est pas seulement le blocage des prix de l’énergie, les prix de tous les produits de première consommation explosent depuis plusieurs mois. On réclame 400 € par mois d’augmentation pour tous les cheminots", Stéphane Baulade pour Sud Rail.
Ce qui a mis le feu aux poudres, ce sont les réquisitions de l'Etat vis-à-vis des raffineurs. L'Etat a franchi la ligne rouge. On ne souhaite pas laisser passer ça car on ne souhaite pas que ça arrive à d'autres demain, ni au cheminots, ni à d’autres corporations.
Stéphane Baulade, représentant Sud Rail
Plusieurs assemblées générales ont eu lieu dans la journée pour déterminer la suite à donner au mouvement. Et ce mardi 18 octobre à 17H, Sud Rail indique que "les cheminots de Lyon ont reconduit la grève pour la journée de mercredi. Le trafic ferroviaire continuera donc d'être perturbé."
Un SMIC à 2 000 euros
Des manifestations étaient prévues un peu partout dans la région comme à Lyon, Bourg-en-Bresse, Privas ou encore Annonay.
Ils étaient environ 600 manifestants dans les rues de Bourg-en-Bresse (Ain) et entre 200 à 300 à Privas (Ardèche). Les grévistes ardéchois rencontrés demandent un SMIC à 2 000 euros et une retraite à 60 ans.
Deux autres manifestations étaient prévues à Annonay et à Aubenas en début d'après-midi de cette journée de grève interprofessionnelle du 18 octobre.
Dans l’enseignement professionnel, la journée de grève devait permettre de protester contre la réforme du cursus professionnel (et non pour une revalorisation des salaires comme les autres grévistes de ce jour). Selon l'Académie de Lyon, plus de 20% des enseignants y étaient en grève.
Les chiffres de toutes ces mobilisations ne sont pas encore connus mais nous pouvons déjà établir quelques tendances selon les milieux professionnels :
- Dans les écoles primaires, l’Académie de Lyon a annoncé que tous les enfants ont pu être accueilli dans leurs établissements.
- Dans les transports en commun, peu ou pas d’impact sur le trafic à Lyon et quelques perturbations sur le circuit des bus et tramway de Saint-Etienne
- Dans les centrales nucléaires, une partie des salariés des gens étaient déjà en grève depuis plusieurs jours. Leur effectif a été renforcé, ce qui retarde le processus de redémarrage de plusieurs réacteurs. Jusqu'à présent, ce mouvement n’a aucun impact sur le réseau et donc pas de coupure de courant à craindre.