Guillotière : Gérald Darmanin en visite à Lyon

Le ministre de l'Intérieur est venu rencontrer les policiers agressés le 20 juillet à la Guillotière, confirmer des renforts d'effectifs et inaugurer le nouveau Centre de Rétention Administrative de Lyon Saint-Exupéry.

Arrivé dans la matinée dans le Rhône, Gérald Darmanin s'est d'abord rendu au Centre de Rétention Administrative (CRA) de l'aéroport Saint-Exupéry pour inaugurer ses nouveaux locaux. Invité du JT du 12/ 13 de France 3 Rhône-Alpes, il a annoncé qu' "un autre CRA sera ouvert à Lyon". Une ouverture prévue d'ici 6 mois. "Notre objectif c'est 100% d'étrangers délinquants expulsés."

Au chevet des policiers

Le ministre de l'Intérieur s'est également rendu au commissariat du 3ème et 6ème arrondissement de Lyon où il a échangé avec les 3 fonctionnaires agressés lors d'une opération de Police à la Guillotière le 20 juillet 2022. Il en a profité pour annoncer de nouveaux renforts d'effectifs : un nouvelle brigade de CRS à Lyon de 70 personnes et 200 policiers aux frontières supplémentaires sur la ville de Lyon. 

Sur les 300 policiers supplémentaires qu'il avait promis en octobre 2020, le ministre de l'Intérieur explique qu'une centaine sont déjà en poste. "40 arriveront début août et le reste d'ici la fin de l'année". Cela ferait donc "570 renforts" selon lui, ce qu'il considère comme "un effort considérable."

Rencontre avec des habitants de la Guillotière 

Dans l'après-midi, Gérald Darmanin a rencontré une dizaine d'habitants du quartier de la Guillotière à la préfecture du Rhône. La plupart sont membres de la "Guillotière en colère", une association de riverains et commerçants qui s'est auto-dissoute il y a quelques semaines, lassée de son combat.

Lors de cette rencontre, les habitants ont reconnu que l'installation d'une BST (Brigade Spécialisée de Terrain) à la Guillotière a "fait du bien" mais cela ne suffit pas. "Le fait divers des 3 policiers, le commerçant lynché, on sent qu'il y a une escalade", avance un habitant. "On a décidé de partir", raconte un habitant. "Je me suis fait agresser 3 fois dans mon hall d'immeuble. Des gamines de 14/15ans m'ont sorti un poignard."

Le ministre de l'Intérieur avance que pour aller plus loin, il faut le concours du maire. "Il faut que le maire prenne un arrêté anti-rassemblement. Ca nous permettra au moins d'inscrire au casier judiciaire ou au traitement d'antécédents judiciaires certaines infractions. [...] Des images que j'ai vues, ils sont regroupés assis sur la place. Ce n'est pas un acte délictuel mais le maire peut prendre cet arrêté pour l'éviter."

Il évoque également que Lyon est la seule grande ville dont le système de vidéoprotection n'est pas directement relié à la Police Nationale. "C'est un débat de politique municipale. [...] On propose d'interconnecter les 570 caméras au 17. On est prêts à financer ce renvoi d'images", affirme le ministre.

Coordonner la police et la justice 

L'augmentation de la présence policière place Gabriel Péri conduit à une augmentation du nombre d'arrestations. Gérald Darmanin promet de travailler avec son homologue du ministère de la Justice pour augmenter le nombre de magistrats. "Il faut une chaîne police-justice coordonnée."

"Les étrangers qui ne commettent pas d'actes de délinquance resteront" promet le ministre. Il ajoute que : "le BTP et l'agriculture ne fonctionneraient pas sans eux."

Il promet de revenir en septembre et espère pouvoir travailler avec l'ensemble des acteurs concernés, dont Grégory Doucet. "C'est important qu'on avance ensemble."

Doucet absent, les querelles se poursuivent 

La rencontre s'est déroulé sans le maire de Lyon. En fin de journée hier, Grégory Doucet a annoncé qu'il ne participerait pas à la visite du Ministre de l'Intérieur dans sa ville. 

"300 policiers nationaux nets en plus, c'était son engagement il y a 2 ans à ma demande. C'est ce que nous attendons encore. Je ne serai pas présent", écrit l'édile sur son compte Twitter. 

Lors du JT du 12/13 de France 3 Rhône-Alpes, le ministre de l'Intérieur regrette la décision de l'édile de Lyon. "Lorsque j'étais maire j'allais toujours à la rencontre des ministres, même lorsqu'ils ne me plaisaient pas". Il appelle aussi Grégory Doucet à renforcer le nombre de caméras de surveillance de la ville et augmenter les effectifs de la police Municipale. 

Depuis l'arrivée de Grégory Doucet à la tête de Lyon, 52 policiers municipaux ont été recrutés et 500 000 euros ont été débloqués pour augmenter leurs salaires en 2022.

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