Une semaine après les inondations destructrices, le Rhône et ses sinistrés reçoivent la visite de deux ministres : Michel Barnier et Agnès Pannier-Runacher. L'occasion de présenter le troisième plan national d'adaptation au changement climatique, attendu de longue date. La liste des communes classées en état de catastrophe naturelle sera dévoilée la semaine prochaine.
Ce vendredi 25 octobre, le premier ministre, Michel Barnier et la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, sont en visite dans le Rhône, une semaine après les inondations qui ont frappé la région.
Le plan pour le climat dévoilé
Le ministre s'est rendu à Éveux avec Agnès Pannier-Runacher, près de l'Arbresles. Au programme, un passage au bord de la rivière Brévenne, un sous-affluant de la Saône qui traverse les monts du Lyonnais, où des aménagements sont en cours pour éviter les crues.
Le premier ministre a profité de cette visite pour dévoiler le troisième Plan national d'adaptation au changement climatique. Un plan conçu sur l'hypothèse d'un réchauffement à 4 degrés en France, d'ici à la fin du siècle, attendu de longue date.
EN DIRECT | Discours du Premier ministre @MichelBarnier à l'occasion du lancement du Plan National d'Adaptation au Changement Climatique.
— Gouvernement (@gouvernementFR) October 25, 2024
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Le fonds Barnier, ou Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs créé en 1995, va passer de 75 à 300 millions d'euros en 2025, a annoncé le chef du gouvernement.
Cartographies et plateforme citoyenne
Une cartographie " des risques et des vulnérabilités " d'équipement clés, comme les établissements de santé, les infrastructures de santé, doit être réalisée. EDF doit mener, d'ici à 2025, une étude de vulnérabilité, notamment pour ses centrales nucléaires.
Une autre cartographie nationale des risques naturels est prévue pour 2027. Elle intégrera les inondations, les submersions, les incendies de forêt ou encore les cyclones. Le gouvernement assure qu'il va " mener un travail avec les assureurs pour essayer de maintenir " une " offre abordable " su rtout le territoire. Un observatoire de l'assurance des risques climatiques doit être mis en place.
Une plateforme doit ouvrir à partir du 25 octobre pour consulter en ligne les citoyens pendant deux mois.
La liste des communes dévoilée la semaine prochaine
Pour le premier ministre, la visite dans le Rhône avait commencé à Givors pour rencontrer les commerçants et les entreprises victimes des intempéries. La ville a connu d'importants dégâts dans sa zone commerciale qui a fait face à une soudaine montée des eaux.
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Sur place, les commerçants espéraient une annonce. " Je pense qu'on est entre 500 000 et 1 millions de dommages matériels, il faut qu'on soit déclaré en catastrophe naturelle, pour pouvoir investir dans du matériel neuf, explique Maher Rouchou, directeur du garage Feu vert. L'autre question qu'on pourrait lui poser, c'est comment faire pour que ça ne se reproduise pas ? "
"On repart de zéro. Le peu de trésorerie que j'avais est parti en deux, trois jours. Il me faudra au minimum deux mois pour reconstruire", constate de son côté Christian Schlegel, cordonnier dans la zone commerciale.
Selon le maire, Mohamed Boudjella, à Givors, 400 habitations et 110 commerces ont été touchés par les intempéries. Michel Barnier indique que la liste des communes classées en état de catastrophe naturelle sera dévoilée la semaine prochaine. " Le gouvernement va la semaine prochaine décider la liste des communes classées en zone catastrophe naturelle ", a déclaré le Premier ministre Michel Barnier.
Soutien demandé à l'État
De son côté, le président de la métropole de Lyon, Bruno Bernard a appelé à un " soutien plein et entier de la part de l'État ", pour financer des " dégâts considérables ", dans une lettre adressée à Michel Barnier. "De toute urgence, notre collectivité appelle à ce que le gouvernement et les assureurs s'accordent pour soutenir financièrement la métropole de Lyon et les communes dans l'évacuation des déchets, plaide l'élu. Le retour à la salubrité de l'espace public est une priorité de santé publique."
Dans cette lettre ouverte, il estime le coût des travaux à 7 millions d'euros pour la voirie et l'assainissement et " la facture risque de s'alourdir ".
De leur côté, Hervé Saulignac, député de l'Ardèche, ainsi que le député Pierrick Courbon et le sénateur Jean-Claude Tissot, tous PS, ont demandé au gouvernement de renoncer aux coupes budgétaires prévues pour 2025 pour les collectivités territoriales touchées par les inondations.