Au lendemain de la sortie de prison de Jean-Claude Romand, après 26 années derrière les barreaux, Jean-Louis Abad, son avocat lyonnais, s'exprime sur ses conditions de libération.
26 ans qu'il vivait en prison. Vendredi 28 juin, Jean-Claude Romand a bénéficié d'une libération conditionnelle. Le "faux médecin" condamné à perpétuité pour avoir tué son épouse, ses deux enfants et ses parents devrait vivre ses prochaines années dans une abbaye de l'Indre.
"Une retraite plus qu'une libération"
Selon Jean-Louis Abad, son avocat, l'homme aujourd'hui âgé de 65 ans est sorti de prison "perdu, désemparé". Après presque trente ans passés derrière les barreaux, c'est donc une vie monacale qui attend Jean-Claude Romand. Pour son avocat, c'est donc plus "une retraite qu'une libération". L'abbaye etait un des seuls projet viable pour sa libération conditionnelle, car en raison de son âge, de sa situation familiale et du temps passé en prison, "il ne pourrait pas aller chercher du boulot comme tout le monde", explique Me Abad.
Malgré cette libération conditionnelle, son avocat estime qu'il "ne trouvera jamais la liberté, il sera toujours prisonnier des faits qu'il a commis."
"Un régime de surveillance très strict"
Son avocat rappelle aussi que son client ne retrouve pas une liberté totale. C'est une libération conditionnelle avec une période de probation. "Il est sous un régime de surveillance très strict", précise-t-il. L'homme, sous bracelet électronique pendant deux ans, a pour interdiction de sortir de l'abbaye et doit rendre compte de sa présence par un double pointage. "Vous ne verrez donc pas Jean-Claude Romans attablé à la terrasse du café du village", rassure son avocat.
La justice a aussi ordonné à Jean-Claude Romand de ne pas entrer en contact avec les victimes et les parties civiles et lui a interdit de se rendre dans les régions Ile-de-France, Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes.
Rappel des faits
Après avoir caché à ses proches son échec en faculté de médecine, Jean-Claude Romand avait menti pendant plus de quinze ans à son entourage. Marié et père de deux enfants, il se disait médecin, chercheur à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, et faisait vivre sa famille en escroquant parents et amis, prétendant placer leurs économies en Suisse.
Le faux médecin, alors âgé de 38 ans, était passé à l'acte au matin du 9 janvier 1993. Dans leur maison de Prévessin-Moëns, il tue sa femme avec un rouleau à pâtisserie, puis sa fille de sept ans et son fils de cinq ans, en leur tirant dans le dos avec une carabine. Il tue ensuite ses parents à Clairvaux-les-Lacs (Jura) de plusieurs balles dans le dos.
Le lendemain, il revient à son domicile et avale des barbituriques avant d'incendier la maison. Il sera retrouvé inconscient mais vivant par les pompiers.