500 salariés, 317 lits et places : l'avenir des services de soins à Vénissieux questionne. Le groupe hospitalier mutualiste "Les Portes du Sud" et l'Ehpad "La Solidage" attendent de savoir s'il y aura un repreneur, suite à un placement en redressement judiciaire.
"Ici, j'ai vu des personnes qui faisaient un infarctus, arriver à pied. La population des Minguettes n'a pas forcément les moyens d'aller plus loin, elle a besoin d'un hôpital de proximité." Gisèle Putoud, aujourd'hui à la retraite et députée suppléante d'Idir Boumertit (LFI), est venue soutenir ses anciens collègues de l'hôpital "Les Portes du Sud".
"On est catastrophés"
L'avenir de ce groupe hospitalier mutualiste et de l'Ehpad "La Solidage" à Vénissieux, au sud de Lyon, est en suspens. L'Union Mutualiste de Gestion des Établissements du Grand Lyon (UMGEGL), qui réunit les deux établissements, a annoncé son placement en redressement judiciaire, mercredi 28 juin.
"On sentait qu'il se passait quelque chose. Depuis la fermeture des urgences et au vu du bilan financier, mais on ne s'attendait pas à un redressement judiciaire. On est catastrophés", explique la députée suppléante, ancienne déléguée syndicale de l'hôpital.
530 salariés, 317 places
"On a tenu de 2019 à 2021, grâce aux garanties de financement de l'ARS pour le Covid. On était contre le regroupement en 2008 du privé et du public. Depuis la gestion a été très mauvaise", affirme-t-elle. Le groupe hospitalier appartient à la Mutualité française du Rhône.
L'UMGEGL prendrait en charge 317 lits et places, emploierait 530 salariés pour un chiffre d'affaires de 44 millions d'euros en 2022, précise la structure.
Quelles conséquences pour les autres hôpitaux ?
Depuis le 6 mars 2023, le service d'urgence du groupe hospitalier "Les Portes du Sud" est fermé de 22 heures à 8 heures. "C'est notre hôpital et celui de Givors qui sont impactés par cette fermeture, alerte Lucas Niguel, de la CGT Hôpital Lyon Sud. Avant, on avait 40 à 50 patients par jour, maintenant ce sont 60 à 80 !"
Pour le moment, aucune suppression de lit ou de service n'est annoncée, mais suite aux annonces régulières de fermeture des urgences, comme à Givors ou à Saint-Etienne, l'inquiétude est forte du côté des syndicats.
Cette situation est scandaleuse, l'accès aux soins pour tous doit être maintenue. C'est un quartier pauvre, les gens n'ont pas les moyens d'aller se faire soigner ailleurs.
Gisèle Putoud, députée suppléante LFI
"Déjà déficitaire avant la pandémie, l'Union Mutualiste de Gestion des Établissements du Grand Lyon (UMGEGL) a accumulé des pertes financières depuis 2015 et pâti du Covid-19", a expliqué la structure dans un communiqué. L'UMGEGL se trouverait aujourd'hui en proie à une hausse des charges accélérée par l'inflation et une "revalorisation insuffisante des financements qui lui sont accordés".
Un premier repreneur en lice
Les 530 salariés des deux structures sont aujourd'hui dans l'attente. Un premier repreneur se serait déjà positionné. Une solution qui "n'est à ce stade pas définitive et reste à être affinée", précise le communiqué de la structure.
Un administrateur judiciaire serait à la recherche d'autres repreneurs, précise la CGT. "On ne sait pas encore qui est cet éventuel repreneur, s'il va reprendre la totalité, ou une partie, s'il va y avoir un plan social...", énumère Gisèle Putoud.
L'UMGEGL assure que les résidents de l'Ehpad sont toujours pris en charge, que l'hôpital et les urgences continuent de fonctionner et que les salaires des employés sont bien versés.