La viande de retour dans les cantines scolaires de Lyon, mais une fois tous les cinq repas, et sans entrée

La Ville de Lyon annonce le retour de la viande dans les cantines scolaires tous les cinq repas à la place de l'entrée. Une décision temporaire dans le cadre d'un menu "adapté". De quoi réchauffer sans doute... la flamme de la cuisine politique locale.

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"Nous avons pu travailler et proposer un nouveau menu adapté" : en conférence de presse, Stéphanie Léger, adjointe au maire de Lyon en charge de l'éducation, se met à table. La proposition qui sera faite aux élèves à compter du 26 avril sera la possibilité de choisir, tous les cinq repas, un plat chaud régulier avec viande... mais sans entrée. L'idée étant toujours de gagner du temps de service. "Ce n'est donc pas un retour à la normale, précise l'élue. Nous allons proposer ce menu "adapté" aux circonstances sanitaires probablement jusqu'au mois de juillet." Elle garantit cependant que l'ensemble -avec viande mais sans entrée- répondra bien à tous les besoins nutritionnels de l'enfant.

A la mi-février 2021, la décision de la Ville de Lyon avait provoqué la polémique. Pour s'adapter à un nouveau protocole sanitaire qui impose une distance de deux mètres entre chaque élève dans les restaurants scolaires, le choix de supprimer la viande purement et simplement des repas avait été acté. Une décision dont l'adjointe fait aujourd'hui un bilan positif, à priori. "Nous avons pu ainsi faire un gain de temps de 10 minutes environ par service" explique-t-elle "ce qui a permis, parfois de gagner un service par cantine, tout en continuant à proposer un plat chaud de qualité". La Ville avait également, à cette occasion, adapté les horaires des services et mobilisé d'autres espaces de restauration, parfois dans des salles de classes.

Une polémique à couteaux tirés

En réponse, une manifestation d'éleveurs en colère, organisée par la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs, avait été organisée le 22 février sous les fenêtres de l'Hôtel de ville. Le ministre de l'agriculture Julien Denormandie avait même demandé au préfêt de se saisir du dossier pour en vérifier la légalité. Le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, avait également fustigé  "un choix anti-social et doctrinaire". "Je suis toujours pour qu'on laisse le choix aux élèves. Il ne faut pas que ce soit une décision idéologique", déclarait de son côté le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal.

Le 12 mars, le juge des référés du Tribunal Administratif de Lyon avait finalement décidé de ne pas suspendre la décision d'imposer des menus uniques sans viande dans les cantines scolaires lyonnaises. Il avait néanmoins enjoint la mairie de réévaluer la situation dans les plus brefs délais. Autant de réactions prises en compte par les écologistes. "Nous avons tenu nos engagements", estime Gautier Chapuis, adjoint au maire en charge de l'alimentation locale et de la sécurité alimentaire. "Nous avons rencontré comme promis l'ensemble des acteurs de la filière agricole locale, et revu ensemble le cahier des charges, notamment sur le consommer local, le bio et la traçabilité.

C'est donc bien une manière de gagner des minutes de service, parce qu'on en est là, en fait

Gautier Chapuis Adjoint au maire de Lyon en charge de l'alimentation locale

La décision de remettre de la viande seulement une fois tous les cinq repas est donc uniquement une adaptation technique provisoire, selon les élus de la majorité. "Nous n'avons aucune visibilité sur l'évolution de la crise sanitaire et des protocoles qui nous seront imposés dans un avenir proche." explique Stéphanie Léger. "C'est donc bien une manière de gagner des minutes de service, parce qu'on en est là, en fait" confirme Gautier Chapuis. Une décision que les deux élus justifient également par la complexité de redéclencher progressivement les achats de viande. 

L'opposition municipale digère la décision... avec gourmandise

L'opposition, qui n'avait pas hésité à offrir symboliquement des steacks hachés aux familles lyonnaises va-t-elle se satisfaire de cette nouvelle décision, ou remettre le couvert... de la protestation ? "C'est une demande que nous avions faite dès le début, donc nous nous réjouissons de constater qu'au bout de deux mois, la majorité municipale se met enfin à respecter la loi. La loi de 2011 prévoit que l'on doit pouvoir manger un menu avec viande tous les 5 repas" se réjouit le maire (LR) du 2ème arrondissement, Pierre Oliver, au nom du groupe "Droite, centre et indépendants" à la Ville de Lyon.

"Cela montre bien, qu'en fait, ils étaient tout à fait capables de le faire. Ils nous ont expliqué en février qu'ils ne pouvaient pas le mettre en place et, en réalité, nous sommes toujours aujourd'hui dans la même crise sanitaire et on voit pourtant que c'est parfaitement possible." précise-t-il

Retour de la viande tous les jours au menu en 2022 ?

Comme la droite, de nombreux élus ont estimé que la suppression totale de la viande par la majorité écologiste était d'abord une décision idéologique. "On sera attentifs à ce qui nous sera proposé à partir de juillet", précise Pierre Oliver.

Quid de l'avenir de la viande dans les assiettes des petits lyonnais ? "On ne sait pas quand on reviendra à la normale de manière générale" esquive l'élu écologiste Gautier Chapuis. "Je ne sais pas quand l'épidémie s'arrêtera. Surement pas à la rentrée de septembre. Vous dire à quel protocole scolaire on sera à ce moment là... m'est bien impossible. Nous, on veut revenir à la normale. Et la normale, c'est notamment le choix donné aux enfants. A la fois sur l'entrée, sur le dessert, et sur le plat. Et le choix, cela veut dire la réintroduction de la viande..." Tous les jours ? "Si on parle de 2022, le cahier des charges est différent"... répond simplement l'élu, qui écourte l'échange. On reste un peu sur sa faim...

 

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