Le conseil municipal de Lyon a indiqué jeudi sa volonté de freiner l'implantation des "dark stores", ces nouveaux supermarchés sans clients conçus pour la vente en ligne, dénonçant l'idée d'une "ville-entrepôt" où "l'on se nourrit grâce à des clics" aux dépens du commerce de proximité et du "vivre-ensemble".
"Nous ne voulons pas d'une société où tout est dark ("sombre" en anglais), où
tout est quick ("rapide"). Nous ne voulons pas d'une ville-entrepôt, sans vitrines où chacun reste chez soi, sans convivialité, sans aucun prétexte pour rencontrer l'autre", a déclaré en séance Camille Augey, l'adjointe au maire écologiste Grégory Doucet chargée de l'emploi et de l'économie durable.
Soutien au maire divers droite du 6ème arrondissement
"Derrière ce monde de l'immédiateté où l'on fait ses courses derrière son écran en se réjouissant de cette facilité qui nous est ainsi offerte, se cache un travail toujours plus déshumanisé, des cadences toujours plus élevées, des technologies toujours plus présentes", a ajouté l'élue, dénonçant "toujours plus de risques, toujours plus de stress, toujours plus d'usure professionnelle" pour les employés de ces nouvelles structures issues du "quick commerce".
"C'est un sujet qui nous tient à cœur", a renchéri Mme Augey, qui répondait au maire divers-droite du 6e arrondissement lyonnais, Pascal Blache, lui-même chef d'entreprise.
Celui-ci s'inquiétait de l'ouverture programmée d'un "dark store" sur sa circonscription. "La Ville étudie très strictement les différents dossiers qui sont déposés au regard des règles de l'urbanisme et de nos compétences en matière de police administrative", lui a-t-elle encore dit, en lui apportant "son soutien".
Ce n'est pas cette ville de ce quart d'heure là que nous appelons de nos voeux
Mme Augey lui a assuré en ce sens que ses services refuseraient l'implantation de ce "dark store" décrié, "la catégorisation comme entrepôt de cette activité
n'étant pas compatible" avec le plan local d'urbanisme dans le quartier concerné.
Une ville "où se nouent des liens"
"Avons-nous-vraiment besoin d'un paquet de pâtes ou d'un shampoing en moins de 10 minutes sans sortir de chez nous ? Ce n'est pas cette ville de ce quart d'heure-là que nous appelons de nos vœux", a poursuivi l'élue écologiste, qui a souhaité l'idée d'une ville "où l'on noue des liens avec ses commerçants, où l'on se salue, où l'on demande des conseils" et "où les rues sont animées".
"Alors vive le commerce de proximité, vive le contact humain !", a-t-elle conclu.