Le chef indépendantiste, Christian Tein, est arrivé sous bonne escorte, ce jeudi matin au tribunal de Lyon. L'homme a été mis en examen suite aux violences qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie au printemps dernier. Il a été longuement entendu par un juge d'instruction. L'audition s'est terminée en fin d'après-midi.
Christian Tein, leader kanak de la Cellule de coordination des actions de terrains (CCAT), a été présenté à un juge d'instruction, selon l'AFP. Il a été entendu dans le cadre des violentes émeutes qui ont secoué la Nouvelle-Calédonie à partir du mois de mai dernier. Il a été mis en examen notamment pour complicité de tentative de meurtre et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime.
Un convoi sous bonne escorte
Christian Tein, incarcéré depuis fin juin à Mulhouse (Haut-Rhin) et récemment désigné président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), est soupçonné d'avoir orchestré les troubles contre la réforme électorale en Nouvelle-Calédonie.
Le convoi s'est présenté peu avant 9h ce jeudi 26 septembre devant le tribunal de Lyon. Des hommes armés escortaient le véhicule dans lequel se trouvait le leader indépendantiste.
Une vingtaine de personnes était rassemblée devant le tribunal judiciaire de Lyon en soutien au leader du CCAT, brandissant des drapeaux kanaks, a constaté une journaliste de l'AFP.
Cinq militants indépendantistes ont déjà été présentés à ce même juge depuis la mi-septembre, dans la capitale des Gaules. Une procédure d'éloignement qui suscite la colère des avocats.
Une audition de plusieurs heures par la juge d'instruction
Selon l'avocat de Christian Tein, Me François Roux, la "longue" audition de M. Tein, réalisée dans le cadre de l'instruction, a duré jusqu'en fin d'après-midi ce jeudi. Elle s'est "plutôt bien passée, nous avons la chance d'avoir une magistrate qui fait son travail à charge comme à décharge", a-t-il rapporté à l'AFP.
"Christian Tein est considéré comme étant le "chef" (...) donc la juge évidemment était intéressée de l'entendre, de savoir, notamment, dans le cadre de ses fonctions,s'il était plus responsable que les autres", a indiqué Me Roux.
Une dizaine de morts
En mai dernier, la Nouvelle-Calédonie se soulevait contre "le dégel du corps électoral". Un projet de loi voté par le gouvernement français et perçu comme un passage en force par les indépendantistes. L'archipel s'était alors embrasé. Des véhicules avaient été incendiés, des commerces pillés et des barrages routiers érigés, principalement autour de Nouméa. Des jeunes masqués avaient affronté les forces de l'ordre lors de violences inédites sur ce territoire depuis près de quarante ans. Le bilan est lourd, on dénombre une dizaine de tués sur l'île, dont deux gendarmes.