Le musée des Confluences a 10 ans, parmi ses généreux donateurs, Michel et Denise, deux collectionneurs passionnés

Le musée des Confluences fête ses 10 ans. 70% de son fond provient de donateurs. Parmi eux, Michel et Denise Meynet, qui ont donné plus de 700 objets ethnographiques africains. Des objets pour la plupart très atypiques.

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Michel Meynet déambule dans les couloirs de son appartement lyonnais comme dans un labyrinthe. Ici et là, des objets africains glanés de tout le continent depuis près de 50 ans. Tout un monde dans chaque pièce du logement. "Chaque fois que l'on achète quelque chose, on se demande pourquoi. Mais c’est comme si on avait besoin de ça pour vivre. On a besoin de vivre avec les objets, ça nous fait du bien. On n'a pas besoin de voyager ici, il y a des objets du monde entier" témoigne le collectionneur passionné.  

Des objets du quotidien

Loin de l’image du collectionneur à la recherche de pièces d’art extraordinaire, le couple a toujours été attiré par les “objets du quotidien”. "Ce ne sont pas des objets faits pour l’exportation que l'on achète, mais des objets qui ont servi localement". Un intérêt nourri par un voyage à Washington, lors duquel Michel découvre une exposition sur les chaises africaines. "C’était quelque chose que l’on n’avait jamais vu en France, où l’on exposait seulement les masques et les statues".   

Des bracelets en bois, un masque représentant un ventre, une peinture sur un sac de farine… Le couple présente fièrement ses centaines d’objets du quotidien méthodiquement sélectionné. Un choix porté par leur recherche de la matière et de la technique : bois, métal et ivoire, du temps où cela était autorisé. Les Meynet ont recherché des objets marqués par le temps et l’usage, témoins d’un vécu. 

"L'idée de départ était de sortir des objets de l’anonymat, de redonner une vie, d’expliquer d’où ils viennent. Il y a eu des travaux scientifiques depuis, mais à l’époque, il n’y avait rien" raconte Denise, qui conçoit leur caverne d’Ali Baba comme une démarche documentaire. Cette ancienne pharmacienne s’est souvent rendue au musée de l’Homme à Paris, pour recouper les informations et étudier les objets chinés.

L’idée de nos recherches était de valoriser ces objets, montrer qu’ils représentaient un vécu, toute une manière de vivre

Denise Meynet,

collectionneuse

Animés par cette volonté, Les Meynet ont fait une donation de plus de 700 objets au musée des Confluences de Lyon. Aux côtés des objets d’apparat, les œuvres légués par Michel et Denise ont encore plus des airs de cabinet de curiosité dans la galerie des donateurs du musée. "Leur collection est assez particulière pour de l’art africain. Ils ont choisi des objets du quotidien, là où des collectionneurs se tournent davantage vers des objets sacrés. Il y a aussi des objets qui font des emprunts à la culture globale" analyse Marie Perrier, chargée des collections africaines et océaniennes au sein du Musée des confluences.

Elle désigne par exemple un lance-pierre en forme du personnage Rambo, saga cinématographique américaine. "Leur collection est singulière, c’est ce qui nous a beaucoup plu. Ils ont travaillé avec les marchands pour construire cette collection atypique. Le musée se réjouit, grâce à ces objets, de pouvoir avoir un discours sur une vie plus quotidienne" souligne-t-elle. Une collection qui met en lumière la beauté de l’ordinaire.  

La rédaction consacre un page spécial aux 10 ans du Musée jeudi 19 décembre à partir de 19h05. Pour voir le direct, cliquez ici.

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