Ce lundi 18 décembre, enseignants et personnels grévistes se sont mobilisés devant le rectorat de Lyon pour demander plus de moyens au sein de leurs établissements.
Ils étaient plusieurs dizaines devant les grilles du rectorat de Lyon ce lundi 18 décembre. Quelques enseignants et personnels de lycées lyonnais étaient en grève pour "dénoncer le mépris du rectorat". Ils sont se rassemblés en nombre devant les locaux pour obtenir une audience, demandée il y a plus d'une semaine. "Nous voulions être reçus avant le calcul des DHG, ces dotations horaires globales qui attribuent les moyens dont disposent nos établissements. C'est maintenant que se joue la rentrée 2024". Mais le service du rectorat n'a pas souhaité leur répondre, ni leur donner une date.
De nombreux postes vacants
Depuis plusieurs années, les enseignants relèvent une "absence de moyens humains" pour leurs établissements et des classes surchargées. Les sept lycées mobilisés ne sont pas considérés comme relevant de l'Education Prioritaire, alors que "la majorité des élèves ont fait leur scolarité dans les collèges REP et REP+", souligne le personnel dans un communiqué. Les postes vacants s'accumulent et "rien n'est fait", confie Coline Wiatrowski, enseignante en mathématiques au Lycée Faÿs de Villeurbanne.
Par exemple, le lycée Jacques Brel à Vénissieux "n'a pas eu d'infirmière pendant plusieurs mois depuis la rentrée. Ça fait plusieurs semaines qu'il n'y a pas d'adjoint gestionnaire ni de proviseur adjoint". Les lycées Doisneau, Brossolette et Faÿs, sont également sans infirmier. "Mes élèves sont en contact avec des plaques d'acier, ça peut être dangereux et on n'a personne pour les soigner en cas de blessures", s'énerve Coline Wiatrowski. Au lycée Doisneau, les élèves de la filière ST2S n'ont pas de professeurs. Dans les différents lycées, "on ne compte plus les multiples enseignants non remplacés malgré des absences prévisibles comme les congés parentalités".
Des groupes de travail annoncés
En septembre dernier, le rectorat avait "reconnu certains ratés" sur la gestion et l'anticipation des redoublements et sur les classes surchargées. Il avait donc annoncé des groupes de travail mais les enseignants n'ont aucune nouvelle de cette mesure depuis trois mois. "Nous n'avons aucune garantie sur les effectifs dans nos classes pour la rentrée 2024, ni sur les dédoublements pourtant nécessaires pour favoriser les apprentissages de nos élèves". Le dernier rapport PISA indique que la France reste "l’un des pays de l’OCDE où le lien entre le statut socio-économique des élèves et la performance qu’ils obtiennent au Pisa est le plus fort". C'est pour cette raison que Coline Wiatrowski s'indigne : "On se bat pour que nos élèves venant de quartiers populaires puissent avoir le droit à une éducation de qualité et ils nous sortent des arguments budgétaires".
Ce mardi 19 décembre, la mobilisation continue. "On ne peut pas faire grève tous les jours, mais on enverra un courrier quotidiennement jusqu'à ce qu'on nous réponde et qu'on ait enfin une audience", conclue l'enseignante en mathématiques.