La commune de Charly vient d'annoncer l'annulation d'un spectacle de Philippe Caubère. Le comédien devait se produire le 16 mars prochain. Il est sous le coup d'une enquête pour "atteinte sexuelle" par le parquet de Créteil.
Dans son communiqué, la commune de Charly, dans le Rhône, explique qu'elle "se faisait une joie d'accueillir Philippe Caubère, pour son spectacle "Les étoiles" tiré des textes d'Alphonse Daudet". Prévu le 16 mars prochain, il a finalement été annulé par la municipalité. La ville explique qu'elle reconnaît la présomption d'innocence, mais "les éléments exposés au grand jour… nous paraissent incompatibles avec sa venue" est-il encore écrit.
"Une relation intime"
Le 8 janvier dernier, le parquet de Créteil a ouvert une enquête préliminaire contre l'acteur pour "atteinte sexuelle sur mineur de plus de quinze ans par personne ayant autorité". Les faits remonteraient à 2012. Dans un message adressé à l'AFP, Philippe Caubère a lui-même reconnu cette relation "consentie". Une relation "intime" qui aurait duré quelques mois avec une lycéenne, alors âgée de 16 ans. Lui en avait déjà plus de soixante.
La différence d'âge significative entre elle et moi aurait dû me conduire à ne pas entamer une telle relation
Philippe CaubèreAFP
"Ne pas voir ce monsieur"
L'adjoint à la culture de la commune de Charly reconnaît que la décision d'annuler le spectacle a été une "décision difficile". Après l'ouverture d'une enquête et les révélations mêmes de l'acteur, les élus ont donc décidé l'annulation du spectacle. Des échanges ont eu lieu avec des habitants. Certains expliquant qu'ils "ne souhaitaient pas voir ce monsieur et demandaient à être remboursés".
Ici, on défend des valeurs humanistes. On ne peut pas en même temps lutter contre les discriminations, le sexisme ou l'homophobie et accepter que des gens qui se comportent mal montent sur scène.
Yann Botrel, adjoint à la culture, commune de Charly
Un précédent en 2023
La commune avait déjà décidé, il y a un an, le retrait de onze vitraux de son église. Ils avaient été peints par un prêtre accusé de pédophilie. Sans chercher à rapprocher les deux histoires, la commune se dit "solidaire des victimes de tels actes". "La question s'est posée autour de l'œuvre et l'artiste. Mais on a entendu les victimes. Voir des œuvres ou des personnes sur l'espace public, pour elles, c'est intolérable", ajoute l'adjoint à la culture.