Mamadou Diallo est accusé du meurtre d’une postière dans l’Ain. Le verdict est attendu ce jeudi 19 octobre après 6 jours de débats où il a de nouveau clamé son innocence. Trente ans de prison ont été requis jeudi à l"issue du procès en appel contre Mamadou Diallo pour le meurtre d'une postière dans l'Ain en décembre 2008.

C’est un nouvel épisode dans l’affaire du meurtre de Catherine Burgod. Il y a 15 ans, cette postière de Montréal-la-cluse, âgée de 41 ans et mère de deux enfants, est tuée à coups de couteau. Trente ans de prison ont été requis ce jeudi 19 octobre contre Mamadou Diallo à l'issue de son procès en appel pour le meurtre de cette postière, duquel il avait été acquitté en première instance. 

"Ils attendent des réponses, et moi aussi, mais il y a certaines choses que je ne peux pas expliquer", a déclaré de son côté Mamadou Diallo lors de son interrogatoire. Âgé de 19 ans au moment des faits, l'accusé reconnaît avoir découvert le corps et volé une liasse de billets en quittant les lieux, "en état de choc", sans appeler les secours. Mais il avait été acquitté "au bénéfice du doute" par la cour d'assises de Bourg-en-Bresse.

 

Les premiers jours du procès, l’'accusé, âgé de 34 ans aujourd'hui, s'est longuement défendu sur la "chronologie serrée" du meurtre: moins d'une demi-heure sépare le dernier signe de vie de Catherine Burgod - un SMS envoyé à 08H36- et la découverte de son corps par des clients peu après 09H00. A Lyon comme à Bourg-en-Bresse, Mamadou Diallo a aussi tenté de justifier le fait de voler de l'argent en présence d'un cadavre et la présence de son ADN sur un mystérieux sac retrouvé à proximité du corps, sur lequel il assure s'être essuyé les mains pensant qu'il s'agissait d'un chiffon.

 

Un homme “aux deux visages” 

Il est décrit par sa famille et ses proches comme un jeune homme "gentil", "empathique", "jovial", apprécié dans l'emploi d'ambulancier qu'il exerce au moment de son arrestation en mai 2018, dix ans après les faits. 

L'enquête de personnalité décrit aussi un homme "aux deux visages", selon l'expression d'une ancienne petite amie qui l'a accusé de lui avoir volé sa carte bleue. La défense est restée fidèle à la ligne qui avait conduit à son acquittement, en première instance: raviver l'hypothèse Gérald Thomassin. 

Des soupçons sur l'acteur Gérald Thomassin 

Depuis le début du procès, un autre nom est souvent revenu : Gérald Thomassin. Cet acteur, primé pour son rôle dans un film de Jacques Doillon, avait été mis en examen après des déclarations troublantes et deux discussions téléphoniques en forme d'aveu. 

"Ce n'est pas le procès de M. Thomassin", s'est agacé le président de la cour mercredi après-midi, lors de l'audition de plusieurs témoins appelés par la défense. "Ce n'est pas mon client qui l'a fait", a répondu l'avocate de la défense Me Sylvie Noachovitch.

Ultime espoir de connaître la vérité 

"Pour nous ce procès, c'est l'ultime espoir de connaître ce qui s'est vraiment passé, de connaître la vérité", a résumé mercredi Edith à l’AFP, une tante maternelle de Catherine Burgod, devant la cour d'appel du Rhône.  

"Depuis quinze ans nous ressentons cette terrible absence. Que nous reste-t-il? Quelques photos d'elle et parfois, dans l'oreille, sa voix, son rire", s'est remémoré cette ancienne professeure d'histoire-géographie de 82 ans.

L'avocate de Mamadou Diallo prendra la parole dans l'après-midi, avant que les jurés ne se retirent pour prendre leur décision.

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