En avril 2018, cinq militants antifascistes avaient construit un mur devant le local du groupuscule d'ultradroite "Bastion social", à Lyon. Ce mardi 5 décembre 2023, ils ont été reconnus coupable de dégradations par la justice mais dispensés de peine.
Coupables mais dispensés de peine. Voilà la décision du tribunal correctionnel de Lyon de ce mardi 5 décembre 2023 à l'encontre de cinq militants antifascistes qui avaient érigé un mur devant le local du groupuscule d'ultradroite "Bastion social" cinq ans plus tôt.
Les cinq militants, aujourd’hui âgés de 32 à 39 ans, avaient érigé un mur d'une trentaine de moellons devant la porte du siège de Bastion social, fermé depuis par la Ville de Lyon pour des raisons de sécurité. Ils étaient aussi accusés d'avoir obstrué une serrure de colle.
Lors de l'audience qui s'était tenue fin octobre 2023, le parquet avait requis une peine d'amende de 800 euros, avec ou sans sursis selon les prévenus.
Les cinq militants, trois hommes et deux femmes, ont par ailleurs été relaxés des faits d'outrage à agent. Concernant la construction du mur, leur avocat Olivier Forray avait plaidé "un acte politique" qui s'inscrit dans la lutte contre l'ultradroite.
"Les syndicats agricoles qui mettent des moellons et jettent du fumier contre les préfectures ne sont jamais poursuivis. Il faudrait condamner les militants antifascistes en France ?", a-t-il réagi après le jugement.
Le mouvement Bastion social est né à Lyon en 2017, fondé par des membres du Groupe Union Défense (GUD). Il a été dissous en avril 2019, accusé d'appeler à la haine, aux discriminations et aux actions violentes.