L'histoire de Marin, sauvagement agressé à Lyon pour avoir défendu un couple qui s'embrassait en public, a marqué les esprits. L'étudiant a gardé de lourdes séquelles. L'association La Tête haute je soutiens Marin est née de ce drame. La mère de Marin, Audrey Sauvajon en est la présidente.
La vie de Marin a basculé le 11 novembre 2016. L'étudiant âgé de 20 ans a été sauvagement agressé. Sur le parvis de la gare de la Part-Dieu à Lyon, le jeune homme est intervenu pour soutenir un couple importuné alors qu’il s’embrassait dans la rue. Marin a reçu de violents coups de béquille sur le crâne. Plongé dans le coma, son pronostic vital est resté engagé durant plusieurs semaines. Il garde aujourd'hui de lourdes séquelles physiques, neurologiques et psychologiques de son agression.
Une association baptisée "La Tête Haute je soutiens Marin", a vu le jour à la suite de ce drame. Elle était initialement destinée à venir en aide à Marin, à améliorer son quotidien et à financer ses soins de suite et sa rééducation. Aujourd'hui, l’association a décidé d'étendre sa mission à d’autres actions. "L'association s'est ouverte aux personnes cérébro-lésées et à la sensibilisation du grand public au handicap," explique Audrey Sauvajon, la mère de Marin et présidente de l'association. L'association a également vocation à financer la recherche, à aider et accompagner les proches des personnes cérébro-lésées.
Pour son acte de bravoure, Marin a reçu récemment la Légion d'honneur des mains du président Emmanuel Macron. "Le prix Marin", destiné à récompenser chaque année un "héros ordinaire" originaire de la région Auvergne Rhône-Alpes a également été crée.
Entretien avec Audrey Sauvajon (Propos recueillis par Yannick Kusy)
Vous êtes là pour parler d’une association qui est la partie positive de cette histoire. Elle s’appelle « La Tête haute ». Son but est de soutenir la recherche ? Quel est son objectif principal ?
Le principal objectif de cette association était de venir en aide à Marin qui a besoin de soins et qui continue à être soigné. Puis, peu à peu l’association s’est ouverte à d’autres causes, aux personnes cérébro-lésées, aux handicaps. (Son but) l’ouverture des gens au handicap et sensibiliser les gens à l’intégration des personnes handicapées.
Vous aidez la recherche et vous faîtes de l’accompagnement. Vous avez parlé d’un « kit », c’est très concret. Vous appelez cela un « pack ». Que trouve-t-on dedans ?
On est sur tous les fronts. C’est un « CAP La Tête haute ». On trouve un livret et des éléments pour pouvoir aider les proches et les familles des patients cérébro-lésés à discuter, à échanger avec leurs proches, et permettre de limiter les lésions cérébrales. (Dans le « CAP La Tête haute ») on a un livret, une huile de massage et des capsules à odeurs et des pâtes à modeler.
En cas de commotion cérébrale, en cas de coma, les familles savent ainsi comment agir et comment aider …
Les familles savent ainsi quoi faire et participent justement à cet effort pour sauver le patient.
Votre association, qui aide aussi la recherche, vient de recevoir l’aide d’un prix. La Région vient de décider de décerner un « Prix Marin », c’est très récent…
Le Prix Marin pour les habitants d’Auvergne Rhône-Alpes qui seront venus en aide à des gens pour des actes de courage.
Pourquoi avoir choisi d’appeler votre association « La Tête haute » ?
Il y a deux raisons à cela. Tout d’abord parce que Marin, le 11 novembre 2016, n’a pas baissé les yeux. Il n’a pas fait comme s'il ne voyait rien devant lui. « La Tête haute », ça rappelle également la lésion cérébrale dont il souffre et qui est son quotidien maintenant.
Marin a été récompensé par le Président de la République. C’était le 1er mars dernier. Vous avez posté quelques images très récemment sur la page Facebook de l’association. Comment Marin a vécu ce moment ?
Très intensément et en même temps de manière très modeste. Il dit qu’il n’a rien fait de spécial. C’est vrai qu’être reconnu de la sorte au sommet de l’Etat, c’est très important.
Pour vous, cette reconnaissance était nécessaire ?
C’est une reconnaissance qui était nécessaire. Une reconnaissance de Marin et de ce qu’il a fait. Mais c’est également une reconnaissance pour toutes les personnes qui le soutiennent et qui se sont mobilisés pour lui depuis deux ans et demi.
On peut aussi à présent devenir membre de l’association « La Tête haute ». Qu’est-ce que cela change ?
On peut adhérer. On ouvre l’association aux personnes qui nous soutiennent et ils auront une part active dans les décisions de l’association et dans les éventuelles pistes de recherche pour aider les autres.
La question que tout le monde se pose aujourd’hui : comment va Marin au quotidien ? On a vu qu’il s’exprimait bien…
Il progresse. Il travaille constamment. Son quotidien est fait de rééducation. Il est extrêmement courageux. Ce qui permet, je pense, d’arriver à ce résultat. Il ne se plaint jamais malgré la fatigue et les difficultés. Il continue d’avancer même s’il avance un petit peu plus lentement qu’il y a quelques mois.
Comment peut-on vous aider ? Devenir membre de l’association ? Faire des dons ?
Adhérer. Faire des dons. On recherche également des bénévoles pour des événements. On a de plus en plus d’événements qui s’organisent. On continue d’avoir besoin d’événements pour lever des fonds.
Passez ce message pour nous à Marin : « MERCI ».www.latetehaute.fr