Lyon : le diocèse indemnise 14 victimes de Preynat, une première dans l'Église de France

Quatorze victimes de l'ancien prêtre Bernard Preynat, condamné pour agressions sexuelles sur mineurs et insolvable, ont été indemnisées par un fonds exceptionnel du diocèse de Lyon, tandis que d'autres attendent toujours de l'être.

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C’est une première dans l'Église de France, sur les 21 victimes agressées par Bernard Preynat entre 1971 et 1991, 14 d’entre elles ont été indemnisées par le diocèse de Lyon, quant aux 7 autres, elles restent dans l’attente. 

14 victimes indemnisées...

Ces 14 personnes, "dont les faits étaient prescrits et qui ne pouvaient donc pas saisir le tribunal judiciaire, ont obtenu une indemnisation de l'Église qui leur a été versée en décembre", a précisé un porte-parole du diocèse.
Les sommes allouées proviennent d'une enveloppe globale de 169.500 euros récoltée en quelques mois auprès de "donateurs ciblés" via une association dédiée, selon la même source. Ce fonds a été abondé "uniquement à hauteur des montants demandés par le Tribunal ecclésiastique".
Cette indemnisation, une première dans l'Église de France, a été annoncée au printemps dernier après que le tribunal inter-diocésain lyonnais eut reconnu le statut de "victime" à 21 anciens scouts agressés par Bernard Preynat entre 1971 et 1991.

7 victimes encore dans l'attente

Sept d'entre elles, pour lesquels les agressions n'étaient pas prescrites, n'ont pas encore été indemnisées car il fallait attendre pour cela la fin du processus judiciaire engagé contre l'ex-curé. Condamné le 16 mars 2020 à cinq ans de prison ferme, Bernard Preynat, 75 ans, avait fait d'abord appel avant d'y renoncer à l'automne.    

"Le Tribunal ecclésiastique attendait que la sentence pénale concernant Bernard Preynat soit rendue exécutoire, c'est-à-dire que tous les appels soient tombés, ce qui est le cas désormais, pour pouvoir examiner la question des victimes qui n'étaient pas prescrites" précise le porte-parole du diocèse. 

Une réunion est prévue à cette fin "dans les prochaines semaines" mais il est "improbable qu'il soit permis d'accorder aux sept victimes non prescrites une indemnité supplémentaire à celle obtenue auprès de la justice civile", prévient-on de même source.
 

Que l'Église tienne ses engagements de reconnaissance et de réparation jusqu'au bout. Pour toutes les victimes. On est dans l'attente d'un geste cohérent et digne pour tourner la page définitivement

a réagi Pierre-Emmanuel Germain-Thill, partie civile au procès Preynat.


L'initiative lyonnaise est intervenue alors que l'épiscopat catholique a voté à l'automne 2019 le principe d'un fonds spécifique pour les victimes d'agressions sexuelles. Mais sa mise en oeuvre patine depuis, une partie des fidèles, appelés à participer s'ils le souhaitaient, ayant très mal perçu l'annonce de ce dispositif.
 

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