L'ancien prêtre Bernard Preynat, condamné en mars 2020 à cinq ans d'emprisonnement ferme pour d'innombrables agressions sexuelles commises entre 1971 et 1991 dans le diocèse de Lyon, a finalement renoncé à faire appel. L'annonce a été faite par son avocat, auprès de l'AFP, le 24 novembre.

Bernard Preynat, ancien prêtre du diosèce de Lyon, condamné en mars 2020 à cinq ans d'emprisonnement ferme pour d'innombrables agressions pédophiles, est finalement revenu sur sa décision de faire appel. Le 17 mars 2020, l'ancien aumônier de Sainte-Foy-lès-Lyon, âgé de 75 ans, avait dans un premier temps décidé de constester sa condamnation pour toute une série d'agressions sexuelles commises sur des scouts pendant 20 ans. "Quel suspens ! On a failli y croire en la sincérité du repentir", déclarait alors François Devaux, victime et partie civile. Huit mois plus tard, le 24 novembre, son avocat Frédéric Doyez a confirmé auprès de l'AFP, que l'ancien prêtre renonçait à cet appel, sans fournir de détails sur ses motivations.

La peine d'emprisonnement va être mise à exécution

Cinq ans après les premières plaintes déposées par d'anciens scouts abusés à l'époque par l'aumônier de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), l'annonce vient clore un long combat judiciaire qui a mis sur la sellette l'Église de France et son plus haut dignitaire, le cardinal Philippe Barbarin, pointés du doigt pour leur silence.

"C'est fini", a réagi l'avocat des parties civiles au procès, Yves Sauvayre, précisant que ce désistement "entraîne de fait la caducité des appels incidents  du ministère public et de la partie civile". "Le jugement n'étant plus suspendu à la procédure d'appel, sa peine doit être mise en exécution. Il sera bientôt convoqué au commissariat pour une notification de mise sous écrou", a ajouté le conseil.
 

La fin d'un long combat judiciaire

À l'audience en janvier 2020, la procureure Dominique Sauves avait accusé l'ancien aumônier d'avoir "brisé" les vies des jeunes scouts et, de s'être "servi du silence des parents et du silence de l'Église" pour multiplier ses abus. Un des avocats des parties civiles avait alors estimé, entre 3.000 et 4.000, le nombre d'agressions sexuelles commises par Bernard Preynat. Lors de son procès, les faits qui lui étaient reprochés s'étalaient sur une période allant de 1971 à 1991, sur de jeunes garçons âgés de 7 à 15 ans.

Maintenu en fonction par le diocèse de Lyon jusqu'à l'automne 2015 alors que ses agissements étaient connus depuis longtemps, Bernard Preynat
avait demandé pardon aux neuf victimes venues témoigner de leurs souffrances lors de l'audience. Beaucoup d'autres n'ont pu porter plainte du fait de la prescription.
L'ancien aumônier a été défroqué durant l'été 2019 à l'issue de son procès canonique, une décision très tardive aux yeux des victimes qui illustre, selon elles, le malaise de l'Église face à cette affaire retentissante qui a scellé le sort du Primat des Gaules, Philippe Barbarin. Condamné l'an dernier pour ses silences sur les actes de Preynat à l'issue de son procès, l'ancien archevêque de Lyon a depuis été relaxé en appel mais il a démissionné du diocèse pour devenir aumônier en Bretagne.

Contacté par l'AFP, le cofondateur de l'association de victimes La Parole Libérée, François Devaux, à l'origine des procès Preynat et Barbarin, a fait part de son "gros soulagement" face à l'annonce de la fin du chapitre judiciaire de ces affaires. "J'ignore les motivations de ce revirement, mais je suis ravi que ça se termine, même si j'ai du mal à me réjouir d'imaginer cet homme là en prison", a-t-il confié.

 
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